Un grand bol d’air en vallée d’Aspe
En cette fin d’hiver, nous vous proposons une escapade en Vallée d’Aspe, dans le Haut-Béarn. À deux heures de route de la Côte Basque, la vallée s’engouffre jusqu’au col du Somport, à la frontière. On y pratique des activités nature, comme de rafraîchissantes randonnées en raquette à neige, et l’exploration de villages traditionnels où le pastoralisme reste vivant.
Escale pittoresque en gare de Bedous
En arrivant à Bedous, au coeur de la vallée d’Aspe, à 405 m d’altitude, le séjour commence à l’hôtel 3 étoiles « la Transhumance & Cie », dans l’ancienne gare, bâtie en 1914. À partir de 1928, la ligne internationale reliait Pau à la frontière Canfranc, (Aragon), jusqu’en 1970. En 2016, elle a repris du service entre Pau et la petite gare de montagne, qui marque le terminus. Le tronçon Bedous-Canfranc sera à nouveau en service en 2024-25.
Fermée pendant plus de 40 ans à la suite d’un déraillement de train, la gare de Bedous a eu sa deuxième chance en 2019, grâce à Edith et Fabrice Dubucq, un couple de jeunes quarantenaires du village qui l’ont transformée en hôtel-restaurant. Une réussite ! « La Transhumance » est une invitation au voyage dans un cadre vintage et soigné, aux prestations de qualité, avec vue sur les montagnes et la voie ferrée ! Durant ces vacances de février, l’hôtel (8 chambres au total) ne désemplit pas. Avec les mesures actuelles, précisons que les repas se prennent dans les chambres.
Justement, côté saveurs, on y savoure une cuisine de montagne, au feu de bois, la signature du gérant et cuisinier local, fier de ses racines : « On propose un voyage gastronomique, qui reflète l’identité béarnaise, rude et chaleureuse. On cuisine ici la garbure, les viandes grillées, et même une tartiflette au brebis de la vallée ». L’Hôtel-restaurant emploie 12 personnes en haute saison, et a su fidéliser une clientèle régionale malgré la crise sanitaire.
En raquettes sur la frontière au cœur du Parc
À quelques 20 minutes de route plein sud, on passe du vert au blanc. Les sommets apparaissent enfin, enneigés, à la station du Somport, de 1 600 à 1 750 m, spécialisée dans le ski nordique (ski de fond). « Ici nous sommes au cœur du Parc national ; de nombreuses espèces animales sont protégées, comme le coq de bruyère, et le gypaète barbu » détaille Bruno Guitton, responsable de la station. Ici on vient de France et d’Espagne au Somport, (situé à cheval sur la frontière), « Mais nous avons perdu 80 % de notre clientèle, les Espagnols du nord Aragon ». La station réfléchit à de nouvelles activités pédagogiques tournées vers la découverte du milieu naturel.
Voie de passage historique
Avec Éric Corno, guide de montagne, on chausse les raquettes, pour parcourir en petit groupe des circuits de 5 à 10 km. « Nous sommes sur la frontière, les bornes numérotées nous le rappelle ». Au fil de la randonnée, les montagnes s’imposent et offrent un panorama superbe sur l’Aragon, du Pic d’Arlet à la Sierra de Bernera. Le domaine skiable de Cadanchu nous fait face avec ses larges pistes et couloirs skiables à 45 degrés. « Mais bien avant, c’était une voie romaine importante vers l’Espagne, puis une étape pour les pèlerins de Compostelle au MoyenÂge » rappelle Eric.
Le lendemain, le vent du sud a décidé de s’intensifier, mais il ne freinera pas d’autres balades, dans les villages clairsemés de la vallée, comme à Aydius, perché au dessus de Bedous, et ses maisons traditionnelles ornés de fours à pain en saillie.
Pour finir en beauté, le village de Lescun, et son célèbre cirque, s’offre à quelques randonneurs. Pas moins de 50 randonnées sont accessibles au cœur des paysages puissants des Pyrénées Béarnaises.
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