Vie locale

QUI sont-ils ?

© Archive LPA

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Suite de notre nouvelle rubrique créée le mois dernier. Ils ont donné leur nom à une avenue, une rue ou une place de notre territoire. Des noms qui nous sont devenus familiers au fil du temps, mais dont nous ignorons tout ou presque. Partons à la découverte de ces hommes et femmes au parcours souvent hors du commun.

Alan Seeger

La rue de Biarritz prend sa source sur le rond-point Luis Mariano et chemine vers l’A63. Né à New York en 1888, Alan Seeger rentre à Harvard après avoir vécu un temps à Mexico. Passionné de littérature, il part pour Paris en 1912 et tombe amoureux de la capitale et de la France. Poète émérite, il s’engage en 1914 au sein de la Légion étrangère pour défendre sa nouvelle patrie. Tombé malade, il est hospitalisé notamment à Biarritz avant de rejoindre le front contre l’Allemagne. Hasard de l’histoire, il meurt le 4 juillet 1916, jour de l’indépendance américaine, lors de la Bataille de la Somme. Il a été décoré à titre posthume de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre.

Maréchal Soult

L’avenue bayonnaise s’étend de tout son long depuis le rond-point François Dommain jusqu’au Carrefour Saint-Léon. Fils de Notaire, Jean-de-Dieu Soult est né en 1769 dans le Tarn. Il s’engage très jeune dans l’armée et monte rapidement en grade. Il devient l’un des quatre chefs de la garde consulaire de Napoléon Bonaparte, et est promu Maréchal en 1804. Ses faits d’arme notamment à Austerlitz lui vaut de Napoléon Ier le qualificatif de « premier manoeuvrier de l’Europe ». Localement, le Duc de Dalmatie est connu pour sa participation à la Bataille de Saint-Pierre d’Irube du 13 décembre 1813, où le Maréchal commande les armées repliées d’Espagne contre les troupes anglaises, espagnoles et portugaises dirigées par Wellington. Pendant 5 jours, la bataille fera rage sur la commune ainsi que sur celles de Mouguerre et de Villefranque. L’une des plus sanglantes avec plusieurs milliers de Français tués ou blessés.

Gentil Ader

La rue se trouve près des Allées Paulmy à Bayonne, à proximité du Collège Saint Bernard. Né dans la cité entre Nive et Adour, Pierre-Gentil Ader part étudier la médecine à Paris. Il trouve la mort en 1830 sur les barricades de la Commune. Un monument en sa mémoire est érigé Place Montaut à Bayonne (voir photo). Sa dépouille se trouve sous la colonne de Juillet, place de la Bastille. Ses parents habitaient rue des Basques puis rue d’Espagne. Ils achetèrent ensuite une propriété à Bassussarry, aujourd’hui le « Domaine de Castanche », qui appartient toujours à la famille.

Frères Wright

La rue paloise fait la liaison entre l’avenue Dufau et l’avenue Rhin et Danube. Nés aux États-Unis, Wilbur (à gauche) et Orville Wright (à droite) sont des pionniers de l’aviation. Originaires de l’Ohio, ils y possèdent un atelier de bicyclettes. En 1903, les deux frères effectuent leurs premiers vols motorisés, avec le fameux « Flyer », après de nombreux effectués sur planeurs. Ils sont connus tant pour leur capacité de pilotes que pour celui de chercheurs et concepteurs. À la suite d’un contrat conclu en France avec la Compagnie générale de Navigation aérienne, on leur doit la création à Pau en 1908 de la première école de pilotage au monde. L’année suivante, Wilbur, l’aîné, réalise une démonstration de pilotage devant le Roi d’Espagne Alphonse XIII, en visite en Béarn. Un vol qui impressionnera le monarque, désirant ouvrir une école à Madrid. Petit clin d’oeil : les studios Disney ont rendu hommage à Wilbur et Orville en donnant leurs prénoms aux deux albatros de « Bernard et Bianca ».

Louis Barthou

La rue située dans le centre d’Oloron Sainte-Marie longe le Gave d’Aspe. Né en 1862 dans la capitale du Haut Béarn, Louis Barthou fait ses études à Bordeaux puis à Paris. Il obtient son doctorat en droit en 1886. Revenu chez lui, il devient avocat au Barreau de Pau. Il embrasse par la suite une carrière politique en devenant député. Passionné de journalisme, il prend les fonctions de rédacteur en chef de « L’Indépendant des Basses-Pyrénées ». Après un passage comme sénateur, il rentre au gouvernement en 1894 à l’âge de 32 ans en tant que ministre des Travaux publics. Il occupe ensuite différents portefeuilles. Celui de l’Intérieur, de la Justice ou des Affaires étrangères. Il est même nommé Président du Conseil en 1913. Farouchement opposé à la montée du nazisme en Europe, il meurt en 1934 à Marseille lors de l’attentat contre le Roi Alexandre Ier de Yougoslavie.