Imprimer la page
Vie quotidienne

Quelles perspectives face à l’inflation ?

En avril 2022, l’inflation ressentie, estimée sur un an, était de 4,4 % pour un ménage habitant dans une grande ville et de 5,9 % en zone rurale © wifesun - stock.adobe.com

En avril 2022, l’inflation ressentie, estimée sur un an, était de 4,4 % pour un ménage habitant dans une grande ville et de 5,9 % en zone rurale © wifesun - stock.adobe.com

Quel est l’impact de la poussée inflationniste actuelle sur le pouvoir d’achat des Français et risque-t-elle de s’inscrire dans la durée ? Telles sont les grandes questions que la commission des Finances du Sénat a récemment soumises à un panel d’économistes, à l’heure où les parlementaires examinent le projet de loi pour le pouvoir d’achat.

Mieux comprendre les ressorts et les perspectives d’évolution de l’inflation. C’était l’objectif de l’audition conjointe organisée par la commission des Finances du Sénat, le 20 juillet dernier et à laquelle étaient conviés quatre économistes. Or, si les sénateurs ont pu constater « une certaine unanimité entre économistes sur l’analyse de l’inflation et son impact sur le pouvoir d’achat des Français », comme l’a souligné le président de la commission des Finances, Claude Raynal (PS), les avis divergent quant aux meilleurs moyens d’y faire face et une grande incertitude règne quant aux perspectives d’évolution de la situation dans le temps.

Une inflation d’origine importée

« C’est une inflation qui est surtout d’origine importée, celle d’origine domestique reste très maîtrisée », a expliqué Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE), « c’est la hausse des prix des importations qui alimente l’inflation » du fait des « chocs d’offre sur les hydrocarbures et les matières premières ». Due « à des chocs exogènes », cette poussée inflationniste « est très déterminée par les prix de l’énergie et, de plus en plus, par ceux de l’alimentation » et « s’est peu à peu diffusée à d’autres sources, dont les matières premières et les biens manufacturés », a précisé Denis Ferrand, directeur général de l’institut d'études économiques Rexecode.

Quel impact sur le pouvoir d’achat des Français ?

« Pour les ménages, l’énergie représente à elle seule la moitié du choc de prix », a poursuivi Denis Ferrand. Et l’impact est inégal selon les lieux de vie et la dépendance à la voiture pour se déplacer. Selon les données l’Insee, en avril 2022, l’inflation ressentie, estimée sur un an, était de 4,4 % pour un ménage habitant dans une grande ville et de 5,9 % en zone rurale. De fait, « l’inflation pourrait éliminer un peu plus de 40 % de la surépargne constituée par les ménages pendant la crise sanitaire », a-t-il ajouté. Mais pour l’instant, le taux d’épargne des ménages français demeure élevé, et même supérieur à celui d’avant crise.

En parallèle, « le salaire moyen par tête est en progression de 5,1 %, par rapport à son niveau de 2019 dans les sociétés non financières, ce qui correspond à une hausse de 0,2 % en salaire réel : on a donc une stagnation du salaire réel » depuis 2019, a poursuivi Denis Ferrand. De quelle marge de manœuvre disposent les entreprises sur les salaires ? « Les marges de progression des salaires à long terme sont dépendantes des évolutions des gains de productivité. Or, pour l’instant, ces évolutions ne sont pas très bonnes : dans les branches marchandes, l’augmentation de la productivité horaire réelle est moindre que celle du salaire horaire. »

« La réponse sur les salaires reste assez modérée pour l’instant : le salaire mensuel de base a augmenté d’un peu plus de 2 % au premier trimestre, alors que l’inflation était déjà supérieure à 4 % »,...

Cet article est réservé aux abonnés. Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter notre journal ou vous abonner.
Accédez à toute l'actualité et aux annonces légales en illimité

1 AN (52 n°)Hebdomadaire
à partir de 25,00 €/an *

(* Tarif en vigueur en France Métropolitaine, valable pour la version numérique)

Déjà abonné ?  > je me connecte