Pottias, l'art du recyclage au naturel
À l'entrée du village d'Ascain, Caroline et Pascal ont installé leur atelier de "popotier". À l'intérieur de ce local qu'ils partagent avec une potière, les deux artistes de la marque Pottias transforment le crottin de pottoks en objets de décoration. Rencontre.
Comment est née la marque Pottias ?
Caroline : J’ai vécu pendant cinq ans en Inde. Je travaillais dans le textile. Et puis un jour, dans un journal local, je lis une petite annonce. Ikea cherchait quelqu’un pour chapeauter le bureau de recherche et fabrication de nouveaux matériaux en Inde. Je me suis donc lancée à la recherche de matériaux pour la marque suédoise. Et j'ai découvert une famille près de Jaipur qui fabriquait du papier avec les fibres contenues dans la bouse d'éléphants. J'ai trouvé cette idée formidable. Je m'intéressais beaucoup au recyclage. J'ai d'ailleurs fait créer des sacs en ceinture de sécurité, des objets en pneu... Ce papier pouvait donc faire partie de ma gamme d'objets en matière recyclée. Avec cette famille indienne, j'ai utilisé leurs feuilles de papier pour confectionner de jolis carnets en fibre de bouse d'éléphants. Par la suite, lorsque je suis revenue en France, j’ai décidé de monter ma marque et Pottias est venu tout naturellement. Je suis de la région et ma grand-mère me disait toujours potta, potta (qui se dit potia en basque) qui voulait dire bisous. J’ai rajouté le i et le s car beaucoup de personnes qui ne sont pas sensibilisées à la langue basque lisait potta... Pottias est née.
Comment avez-vous trouvé cette idée ?
Caroline : Au cours d’une discussion lors d’un dîner entre amis, l’idée est venue de transposer ce que faisaient les indiens avec le crottin de pottok pour faire du papier et de la papeterie.
Pascal : Nous avons trouvé cette idée intéressante et nous nous sommes rendus à la foire aux pottoks à Sare. Lorsque nous avons parlé de notre projet, les éleveurs nous ont regardé avec des yeux écarquillés...
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