Permettre aux bacheliers des territoires d’accéder aux grandes écoles
La fracture territoriale touche particulièrement la jeunesse des campagnes pour laquelle le manque d’information, les difficultés financières et l’éloignement pénalisent les bacheliers. En effet, des lycéens dont le niveau scolaire est excellent n’accèdent pas aux grandes écoles. C’est le constat qu’a réalisé Bixente Etcheçaharreta. Le trentenaire, entouré d’amis étudiants, a décidé de se battre pour les générations futures en créant l’association "Du Pays Basque aux Grandes Écoles". Rencontre.
LPA : Qui êtes-vous Bixente Etcheçaharreta ?
Bixente Etcheçaharreta : Je suis originaire d’Itxassou, bachelier de Saint-Jean-Pied-de-Port. J’ai poursuivi en classe préparatoire au lycée Montaigne de Bordeaux, avant d’intégrer sciences Po Paris. Aujourd’hui, je suis auditeur à la Caisse des Dépôts et Consignations à Paris. Mais depuis la crise sanitaire, je fais du télétravail depuis chez moi à Itxassou.
Comment est née l’association "Du Pays Basque aux Grandes Écoles" ?
B.E. : Mon propre parcours a été l’origine de ma réflexion. En 2013, avec des amis lycéens de Saint-Jean-Pied-de-Port, nous nous sommes rendus compte que nous entendions peu l’accent basque à Paris. Nous avons remarqué que peu de Basques étaient présents dans les filières sélectives parisiennes comme les grands écoles ou les universités de prestige. C’était d’autant plus paradoxal que, chaque année, les résultats au baccalauréat sont excellents au Pays Basque. De nombreux élèves de lycées avec un énorme potentiel n’accèdent pas aux filières sélectives. Autre constat, les grandes écoles sont essentiellement regroupées dans les grandes villes et notamment à la capitale. Nous avons eu envie de nous rendre utile auprès des jeunes lycéens de notre territoire et nous avons décidé de fédérer les jeunes diplômés basques des grandes écoles afin qu’ils les encouragent à poursuivre des études dans ces filières. Et nous avons créé l’association.
À votre avis, pourquoi un tel décalage entre les lycéens du territoire qui sont brillants mais qui sont si peu nombreux sur le banc des grandes écoles ?
B.E. : À partir de notre vécu, nous avons identifié plusieurs freins. Le premier est le manque d’informations. Très souvent, nous ignorons l’existence des classes préparatoires, car nous sommes les premiers de la famille à accéder à ce niveau d’études. Deuxième constat : l’autocensure. Généralement, les lycéens n’osent même pas imaginer pouvoir accéder à ces écoles. Ils pensent qu’elles sont réservées à une élite des grandes villes. Enfin, comme souvent les...
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