Patrick Brunet, éleveur de champions !
Patrick Brunet, éleveur dans la vallée béarnaise, se prépare à monter au Salon de l'Agriculture de Paris qui se tient du 22 février au 1er mars. Il va présenter pour la deuxième année consécutive l'une de ses bêtes au concours du Trophée National de l’âne.
En ce moment, Patrick Brunet, éleveur d'ânes des Pyrénées à Bordes et Assat met les bouchées doubles et en demande beaucoup à Diego. Et pour cause. Ce magnifique âne des Pyrénées de type gascon, âgé de trois ans, s'apprête à concourir pour le Trophée National de l’âne, décerné lors du Salon de l'Agriculture de Paris. Diego s'entraîne deux fois par jour pour pouvoir exceller dans les six épreuves qu'il va présenter. Pour Patrick, son baudet a du potentiel : « Il est bon à l'attelage une fois harnaché, il est très maniable et rapide. Mais il a un caractère bien trempé. C'est un sanguin. S’il a décidé de n’en faire qu’à sa tête, ça risque de tout compromettre ».
L’éleveur, ancien pompier à la retraite depuis un an, est un habitué du Salon de l’Agriculture de Paris. L’an passé, son âne Bandit de Lacrouts a remporté le Trophée. Le Catalan a terminé premier à trois épreuves sur six, parmi lesquelles la complicité, la maniabilité attelée au temps et le parcours de bât. « Pourtant, Bandit est arrivé blessé à Paris. Durant la compétition, je n’ai pas cessé de l’encourager. Et à un moment, j’ai senti dans ses yeux qu’il allait faire son maximum. Il existe un vraie complicité avec mes ânes », raconte l’éleveur, avec un timbre de voix et un sourire qui démontre l’amour que l’homme voue à ses animaux.
En 2013, Patrick Brunet avait déjà connu les honneurs avec un de ses chevaux, un Merens devenu champion de France. Cette récompense est d’après lui « la consécration pour un éleveur. C’est comme le bouclier de Brennus au rugby. Forcément, on est heureux, c’est un sacre ! Et ça permet de faire connaître l’élevage et d’avoir une certaine réputation. Aujourd’hui, j’ai des Merens en Allemagne, en Italie ». Patrick avoue être passionné. Petit-fils d’agriculteur, il a grandi parmi les vergers de pêches, de kiwis et les fraises du Lot-et-Garonne. Et il a toujours voulu avoir un élevage. Il a commencé par le Merens, un petit cheval. Puis en 2010, s’intéresse à celui des ânes des Pyrénées. « J’avais fait le tour des chevaux et j’aime les causes perdues. Je savais que cette race était menacée », explique celui dont le plus grand plaisir est de s’occuper de saillies, de faire naître et d'élever les petits pendant trois ans. Aujourd’hui, l’amoureux des animaux se lance dans l’élevage de mules des Pyrénées (ils ne sont que deux éleveurs en France), et possède les deux seules vaches béarnaises de la région. Encore une cause perdue, puisque cette race pure a frôlé l’extinction à plusieurs reprises.
Depuis cette année, Patrick Brunet a repris le flambeau à la présidence de l’association des ânes des Pyrénées, qui regroupe une soixantaine d’éleveurs. Une fonction qui lui donnera la possibilité de porter haut les nombreuses valeurs de cette race d’équidés.
Patrick Brunet, Elevage de la Gaoüt, à Bordes. 06 60 13 44 50.
L’âne des Pyrénées, une race menacée
Il existe sept races d’ânes reconnues en France : le Cotentin, le Normand, le Grand Noir du Berry, le Bourbonnais, le Baudet du Poitou, le Provence et le Pyrénées.
L’âne des Pyrénées est sanguin et a une allure énergique.
Il en existe deux types originels :
- Le type gascon, dont la taille est comprise entre 1,20 m et 1,35 m au garrot. Il a un aspect trapu, et est essentiellement utilisé au bât et à l'attelage.
- Le type catalan, est plus grand avec une taille supérieure à 1,35 m, Il est plus fin et élégant.
Patrick Brunet utilise ses ânes pour de l’attelage, de la monte, du portage. Le tourisme vert se développe aussi autour de l’âne, puisqu’il permet aux randonneurs de se délester de leur matériel. Les agriculteurs apprécient également ses qualités de traction.
Les épreuves du Trophée National de l’âne
Pour participer à ce concours qui a lieu chaque année au Salon de l’Agriculture, l’âne passe une première phase de sélections. Il doit être élu parmi sa race pour la représenter à Paris. Un âne par race se rend au salon. Puis, chaque équidé passe six épreuves : le parcours au bât : chargé, l’âne doit franchir des obstacles sans les faire tomber ; le parcours de complicité : l’animal est lâché et doit obéir à son maître et le suivre ; l’épreuve de la traction puissance, puis de la précision. Et enfin deux d’attelages, une de vitesse et une de maniabilité.
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