Pas de baisse des prix en vue sur la Côte Basque
La crise que nous traversons aura de multiples répercussions dans tous les domaines. Le marché immobilier échappera-t-il à cette règle ? Pour tenter de répondre à cette question, nous avons interrogé plusieurs professionnels du secteur.
2019 a été un cru exceptionnel pour les professionnels de l’immobilier. Si un nombre record de transactions a été enregistré l’an dernier en France, 2020 devrait marquer le pas eu égard aux évènements. « C’est comme si on avait congelé le marché de l’immobilier et qu’on allait le décongeler dans quelques jours » image Cécile Larripa. Selon l’agent immobilier « le marché est complètement bloqué pour l’instant ». Même son de cloche chez son confrère Christophe Del Valle. « L’activité est réduite, comme si on avait appuyé sur le bouton pause. Néanmoins, nous arrivons à passer des actes avec des signatures à distance, ce qui nous permet de concrétiser ce qui était déjà dans les tuyaux » raconte le fondateur de Kulture Immo. Pourtant, chez les promoteurs, le discours n’est pas tout à fait le même.
Un confinement qui pourrait s’avérer favorable
Après deux semaines d’arrêt au début du confinement, l’activité est repartie. « Aujourd’hui j’ai entre 20-30 contacts par semaine. Cela représente le même volume qu’avant la crise » s’étonne David Nieto du Groupe Robert Alday, surpris d’avoir autant de prospects en cette période. « Nous faisons des réservations et réalisons des ventes pendant le confinement » ajoute-t-il. Le contexte ne décourage pas les gens qui ont un projet en tête. Bien au contraire, il se pourrait que la crise suscite de nouveaux projets.
« La crise que l’on vit aujourd’hui n’a rien à voir avec celle de 2008 qui était financière. Aujourd’hui cette crise sanitaire est aussi une crise sociale. Les plus gros changements qui s’opèrent se font au sein même des foyers » analyse Cécile Larripa. La période de confinement pousse à la réflexion. Sur sa situation professionnelle comme personnelle. Il peut aussi représenter une certaine heure de vérité pour quelques foyers. Quand certains couples se disputent ou que d’autres font des bébés, cela n’est pas sans incidence sur le marché immobilier. « Le confinement peut aussi générer une réflexion sur son logement » complète Christophe Del Valle. « J’aimerais un jardin, une terrasse, je n’ai pas besoin d’aussi grand… », autant de constats pouvant émerger à l’heure où l’on a jamais passé autant de temps à la maison.
Un territoire plus que jamais attractif
Des changements de mode de vie pourraient aussi découler des nouvelles formes de travail. « Certaines personnes peuvent se rendre compte que le télétravail leur convient, et de ce fait désireront peutêtre s'éloigner des centres villes car ils ne vont plus au bureau tous les jours » estime Cécile Larripa. Autant de réflexions sur l’avenir ne laissant pas présager une perte de vitesse pour le marché selon les trois personnes interrogées. « Avant le Covid-19, les gens voulaient vivre au Pays Basque, après ils le voudront toujours » se réjouit David Nieto. « Notre région reste attractive et peut-être encore plus puisque, comme toute la façade atlantique, elle a été peu touchée par le coronavirus » enrichit Christophe Del Valle.
Une baisse des prix ne semble donc pas à l’ordre du jour, encore moins dans l’immobilier neuf. « En tant que promoteur, nous avons des coûts incompressibles qui augmentent sans arrêt, liés au prix du foncier, aux normes de construction, aux prix des matériaux… » dénonce David Nieto. Les professionnels ne semblent pas inquiets pour le marché immobilier de notre région, d’autant plus que les périodes de crise favorisent toujours la pierre comme valeur refuge. Ceux qui espéraient faire des affaires risquent donc d’être déçus car la concurrence est toujours vive. Les tensions fortes, loin de s’apaiser, pourraient s’aggraver sur un territoire dont la population augmente chaque année.
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- Limiter la casse avec la vente à emporter