L'impressionnant chantier du Musée Bonnat-Helleu
Abritant une collection exceptionnelle, le musée des beaux-arts de la ville de Bayonne connaît depuis plus de 12 ans une phase hors norme de sa riche histoire. Fermé au public en avril 2011, il vit une extensionrestructuration complète, qui prend aussi bien en compte le bâtiment que les oeuvres qu’il accueille. Une récente visite du chantier a permis de faire un point d’étape avant la réouverture prévue en 2025.
Une collection exceptionnelle
Rubens, Van Dyck, Géricault, El Greco, Goya, Rembrandt, Dürher, Ingres, Delacroix, Degas, Courbet… la liste des artistes qui composent la collection du musée Bonnat-Helleu est tellement impressionnante que le plus averti des amateurs d’art ne peut qu’en avoir le souffle coupé. Sans oublier, bien entendu, les oeuvres de Bonnat et Helleu, et l’extraordinaire collection de dessins de Léonard de Vinci, Le Pérugin, Botticelli, Raphaël, Michel-Ange ou encore Titien. Mais comment est-ce possible qu’une ville de 50 000 habitants, de province qui plus est, puisse abriter un tel musée des beaux-arts ? N’est-ce pas habituellement réservé aux grandes capitales ou villes comme Florence, Barcelone et Amsterdam ? La raison en est simple : la générosité du peintre Bayonnais Léon Bonnat, artiste trop souvent méconnu du grand public et collectionneur exigeant.
En 1889, Bayonne perd une grande partie de ses collections d’art dans l’incendie qui a ravagé la mairie et les archives. Deux ans plus tard, le peintre lègue à la ville une partie de son oeuvre, ainsi qu’une majorité de sa collection personnelle, constituée au fil des années et composée des plus grands artistes de son époque (qu’il a côtoyé… et parfois formé à Paris), mais aussi du passé. Le nouveau bâtiment destiné à accueillir les archives, la bibliothèque, le muséum et le musée des beaux-arts, est inauguré en 1901, après seulement cinq années de travaux. Soixante-quinze ans plus tard, la mairie de Bayonne choisit de consacrer l’édifice uniquement au musée des beaux-arts et de valoriser au mieux son importante collection. Depuis 2011, l’institution porte le nom de « musée Bonnat-Helleu » afin d’honorer la mémoire des deux artistes qui ont le plus contribué à la constitution de ce fonds d’exception.
Allier le classique et le moderne
Pendant plusieurs années, le musée Bonnat-Helleu a joué à la belle endormie, semblant être tombé dans un repos sans fin. Il s’agissait cependant d’un temps de réflexion nécessaire pour renaître de ses cendres et offrir au public un nouvel écrin pour ses collections, mais aussi pour permettre aux équipes du musée d’initier un travail faramineux sur les oeuvres (récolement, campagne de restauration, valorisation, recherche historique, etc.)
Si ce premier temps a pu paraître interminable, tout s’est accéléré en 2021 avec le début de la première phase des travaux qui en comprendront quatre au total. En effet, de juillet 2021 à 2023, le chantier a exclusivement concerné la construction de l’extension du musée afin de créer les nouvelles réserves, les bureaux de l’administration ainsi que des espaces d’expositions temporaires.
Celles et ceux qui passent régulièrement dans la rue Jacques-Laffitte ont pu constater que la façade de l’ancienne école du même nom a pu être conservée et même valorisée. La récente visite organisée par la municipalité a permis de remarquer combien la volonté initiale d’allier le classique et le moderne a été respectée et que le musée devrait bénéficier d’ici deux ans d’infrastructures à la hauteur de son extraordinaire collection.
Il est d’ailleurs important de noter que de nombreuses entreprises sont mobilisées par ce chantier, parmi lesquelles 16 proviennent des Pyrénées-Atlantiques et 22 de la région Nouvelle-Aquitaine. Pour un coût total estimé à 28 millions d’euros hors-taxes.
Cap sur le second oeuvre et la restauration des oeuvres
Les travaux vont entrer dans une seconde phase dès cet été, avec le transfert des oeuvres dans l’extension du musée et le déménagement des bureaux. Jusqu’à la fin de l’année 2023, l’essentiel du chantier va se concentrer à l’intérieur du bâtiment avec la création des cloisons, l’installation des appareillages électriques, la réalisation des peintures et la pose des sols et de certains mobiliers.
L’année prochaine sera symbolique puisqu’elle verra la construction de la jonction entre les deux bâtiments et qu’elle se focalisera sur la modernisation, la rénovation et la restauration du bâtiment ancien du musée.
Si rien ne vient perturber l’année des travaux, les premiers tests et l’accrochage des oeuvres sont programmés pour début 2025 pour une ouverture au public au printemps/été de la même année.
D’ici là, les 1 300 oeuvres présentées dans le futur musée auront été restaurées afin d’offrir aux Bayonnaises et aux Bayonnais une expérience culturelle exceptionnelle dont ils ne pourront qu’être fiers.
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