Les professions réglementées vigilantes face aux plateformes
Les représentants de plusieurs professions réglementées ont été auditionnés par la mission d’information du Sénat sur l’impact des plateformes numériques sur le travail. Ils ont ainsi pu exposer leurs éventuelles préoccupations à l’égard de ce phénomène. Tour d’horizon.
Artisans, médecins, avocats, experts-comptables et architectes. Des représentants de toutes ces professions réglementées sont venus, le 14 septembre dernier, expliquer aux sénateurs membres de la mission d’information sur l’« Ubérisation de la société et l’impact des plateformes numériques sur les métiers et l’emploi » dans quelle mesure ce phénomène affecte leur profession.
Contrôler le cadre de la téléconsultation avec un médecin
« De prime abord, l’ubérisation de la profession de médecin n’est pas une angoisse pour le Conseil national de l’Ordre des médecins », a déclaré son vice-président, Gilles Munier. Pour la profession, l’émergence de plateformes numériques vise essentiellement le référencement des praticiens, la prise de rendez-vous et la téléconsultation. Et le risque majeur est lié au développement de la téléconsultation « via des plateformes basées à l’étranger » qui « pourraient employer ou salarier des médecins non-inscrits à l’ordre », avec « des risques sur la qualité et la sécurité des soins » et « des questions assurantielles et de responsabilité civile professionnelle ». Aujourd’hui, la convention signée par la profession avec l’Assurance maladie prévoit d’ailleurs qu’un médecin « ne peut pas exercer uniquement en téléconsultations, il lui faut une activité physique réelle ». Autre point de vigilance : le système de référencement des plateformes de prises de rendez-vous. « On voit poindre le risque que si le médecin ne propose pas de disponibilités dans un délai raisonnable, le patient est systématiquement orienté vers un autre médecin », ce qui induit « un risque lié à une prise en charge fragmentée, sans continuum ».
Développer et mettre en avant les labels pour soutenir les artisans
« La transition digitale, nous y avons été confrontés avec Uber », a rappelé le directeur général du réseau des Chambres des métiers et de l’artisanat, Julien Gondard. Dernièrement, « l’État nous a demandé de mener des diagnostics numériques pour savoir quel était l’impact de ces technologies sur les métiers que nous accompagnons ». Et il ressort des quelque 5 000 diagnostics réalisés ces derniers mois par les Chambres que seuls « 16 % des artisans sont déjà sur des plateformes spécialisées, c’est assez faible ». Or, si la plateformisation se développe, « il y a un risque de confiscation du lien direct avec le client », « un risque de déférencement sur Internet si nos entreprises ne sont pas formées » à ces outils, et un risque de dumping sur « les prix en raison de la concurrence...
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