Les BASTIDES, un héritage architectural et historique à redécouvrir

La Bastide-Clairence, Place des Arceaux © F.Perrot

Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, les bastides constituent des témoignages vivants du Moyen Âge, des villages conçus pour favoriser l’organisation sociale, économique et politique de la région. Cette vingtaine de cités ordonnées, aujourd’hui toujours habitées, attire l’intérêt des passionnés de patrimoine et d’architecture. Leur conception et leur évolution nous racontent un pan de l’histoire du sud-ouest de la France.

Un projet médiéval ambitieux

Apparues au 13^e siècle, les bastides ont été créées dans un contexte de croissance démographique et de volonté d’organisation administrative de la région. Leur origine remonte aux décisions conjointes des Rois d’Angleterre - alors Seigneurs de la Guyenne - et des Rois de France, pour contrôler les territoires disputés. Entre 1250 et 1350, environ 400 à 500 bastides ont été fondées dans le sud-ouest, dont plusieurs dans les Pyrénées-Atlantiques, telles celles de Nay, La Bastide-Clairence et Navarrenx. Le terme « bastide » dérive du latin bastida, signifiant « construction fortifiée ». Par extension, ce nom a davantage pris le sens de ville en construction. À l’époque, il désigne avant tout une organisation de l’espace planifiée et rationalisée. Cette organisation est pensée pour inciter les habitants à s’y installer : en échange d’une parcelle de terrain, les colons doivent contribuer aux obligations militaires et aux travaux agricoles.

Un plan urbain caractéristique

Le plan des bastides est leur marque de fabrique : des rues orthogonales structurent le village, convergeant autour d’une place centrale, souvent bordée d’arcades. Cette place abrite des éléments symboliques comme le marché, l’église et parfois la maison du bayle, c’est-à-dire le représentant de l’autorité seigneuriale. L’agencement rectiligne des rues facilite les échanges commerciaux, la circulation, ainsi que la sécurisation de l’espace. Les maisons sont étroites et profondes, pour maximiser l’occupation du sol. Leur architecture sobre et fonctionnelle répond aux besoins de l’époque : les murs en pierre ou en brique offrent une protection contre les intrusions et les intempéries, tandis que les toits de tuiles et les façades ornées de colombages témoignent d’un souci d’esthétique qui s’affirme au fil des siècles. La présence d’éléments de fortification, comme...

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