Les artisans du bâtiment inquiets après une année de croissance
Fatigue, grogne : d’après la Capeb, après une année 2022 d’activité soutenue, les artisans, qui s’attendent à un fort ralentissement pour l’année à venir, subissent lourdement les errements des politiques publiques.
Les artisans du bâtiment seraient-ils arrivés au bout de leur faculté de « résilience » ? Le 18 janvier dernier, à Paris, lors d’une conférence de presse, la Capeb, Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, présentait l’évolution du secteur en 2022 et dessinait ses perspectives pour 2023.
En 2022, « la croissance a duré toute l’année, mais elle s’est émoussée au fur et à mesure des trimestres », explique Alain Chouguiat, directeur du pôle économique de la Capeb. Sur l’année, l’activité a crû de 2,4 % en volume, un haut niveau selon les standards de la profession. La performance succède à des hors normes avec le choc de l’épidémie du Covid qui a été suivi d’une forte reprise. Mais si en 2022 le niveau est haut, la tendance est inquiétante : la croissance n’a cessé de diminuer au cours de l’année, pour terminer avec + 1 % au quatrième trimestre. Par type d’activité, la construction neuve, affectée par le recul des mises en chantier, a connu une croissance annuelle de + 1,9 %, tandis que l’entretien rénovation affichait + 2,5 %. Toutefois, ces deux segments ont connu un même essoufflement de leur dynamique, au fil de l’année.
En 2022, « la hausse des prix des matériaux et les problèmes d’approvisionnement sont les deux difficultés majeures que les entreprises ont affrontées », pointe Romane Charpentier, chargée de mission au pôle économique de la Capeb. D’après une étude Capeb/Xerfi, le niveau des prix des matériaux a augmenté de 27 % entre janvier 2022 et janvier 2023. Et si 92 % des entreprises ont répercuté cette hausse sur leurs devis, elles ne l’ont pas fait en totalité. « Elles ont absorbé une partie du choc, ce qui génère des tensions sur la trésorerie, d’autant qu’en moyenne, les matériaux représentent 30 % des dépenses courantes », souligne Romane Charpentier. Les entreprises sont également de plus en plus nombreuses à se déclarer impactées par les problèmes d’approvisionnement : c’est le cas de 78 % d’entre elles au troisième trimestre 2022, contre 26 % un an plus tôt. Par ailleurs, les difficultés se sont accumulées : au second semestre, aux problèmes d’inflation et d’approvisionnement se sont ajoutées la hausse des prix des carburants et celle de l’énergie, citées par la moitié des sociétés.
La demande est fragile
Conséquence de ces évolutions, le pessimisme des entreprises quant à l’évolution de leur niveau d’activité croît légèrement, montre l’étude Xerfi : au quatrième trimestre 2022, un quart d’entre elles anticipent une baisse de leur activité ce premier semestre, soit 11 points de plus qu’au troisième trimestre 2022. Toutefois, une très large...
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