L’École des Troupes Aéroportées
Il y a quelques semaines, nous vous présentions le Musée mémorial des parachutistes de Lons. Nous faisions un bond dans l’histoire, découvrant l’évolution de cette spécialité de l’armée depuis sa création à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Bruce, ancien moniteur parachutiste, nous a cette fois-ci ouvert les portes de l’ETAP, l’École des Troupes Aéroportées, et nous a expliqué l’organisation actuelle de la formation des parachutistes de l’armée.
Le camp est immense, avec ses 65 hectares que nous parcourons rapidement en voiture. Il abrite de nombreux bâtiments : archives militaires, salle de sport, chalets d’hébergement pour les stagiaires, locaux pour le matériel, pour la vérification et la réfection des parachutes, mess*, cordonnerie, tailleur, et surtout des hangars réservés à la formation en tant que telle. Créé en 1946 pour former les futures troupes aéroportées, il accueille aujourd’hui environ 4 000 stagiaires par an, en formation initiale ou en formation spécifique. Tous les parachutistes des trois armées, Terre, Air, Marine, et de la gendarmerie sont formés ici, mais le plus gros vivier de stagiaires est en provenance de la 11ème brigade parachutiste (11e BP), unité rattachée à l’Armée de Terre.
L’équipement du « para »
Les parachutistes sautent avec un EPC (Ensemble de Parachutage du Combattant). Il est constitué d’une voile dorsale automatique de 115 m², d’une voile ventrale de secours et d’une gaine d’arme pouvant supporter jusqu’à 165 kg d’emport, soit le « para », le parachute, la gaine, et le matériel cumulés. La sangle d’ouverture du parachute est accrochée dans l’avion afin d’être déclenchée automatiquement au moment du saut, déclenchant une ouverture quasi immédiate et permettant un largage de masse.
Les anciennes voiles, progressivement remplacées à partir de 2012 après plus de 30 ans d’utilisation, avaient une surface légèrement inférieure à 70 m² et ne pouvaient emporter que 130 kg de charge. Or, le matériel dont sont aujourd’hui équipés les « para » est de plus en plus lourd – entre ravitaillement, gilet par balle, armement et munitions - ce qui nécessitait d’augmenter les capacités des nouvelles voiles. En contrepartie, cela signifie que les hommes et femmes qui sautent désormais se doivent d’être encore plus robustes, même si les charges sont réparties sur l’ensemble des parachutistes de manière proportionnée.
La durée de vie d’un parachute est variable en fonction de son utilisation et de son entretien. Il peut être utilisé une vingtaine d’années en moyenne. Ils sont très rarement abandonnés pendant une mission, ne serait-ce qu’en raison de leur coût et sont donc plus généralement récupérés et dissimulés le temps de la mission. Après utilisation, les parachutes sont vérifiés, séchés et pliés. Ils sont ensuite mis sous une protection en plastique jusqu’à leur prochaine utilisation. Cette vérification a une durée de validité de 6 mois, délai au-delà duquel le parachute est déplié pour être de nouveau vérifié et replié.
Le Brevet du Parachutiste Militaire (BPM)
Les futurs parachutistes bénéficient d’un stage de deux semaines à l’ETAP, appelé brevet de parachutiste militaire. La plupart des jeunes inscrits pour ce stage ont entre 18 et 20 ans et n’ont jamais sauté ; certains n’ont même jamais pris l’avion. Ils sont simplement...
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