Le pari écologique de la librairie de la Rue en pente

Jeanne Felices, propriétaire de la Librairie de la Rue en Pente de Bayonne, envisage de privilégier les livres fabriqués en France et en Europe. Une décision motivée par sa sensibilité écologique et qui la contraint à retirer un certain nombre d'ouvrages jeunesse.

Depuis quelques semaines déjà, dans la vitrine de la librairie de la Rue en Pente, un message s'est glissé aux milieu des livres exposés et parmi les nombreux conseils distillés par les libraires : la librairie a décidé de ne plus mettre en vente, dans la mesure du possible, des livres d'enfants imprimés en Chine ou en Thaïlande. Jeanne Felices, la propriétaire s'en explique : « J'ai été élevée par des parents au mode de pensée écologique. Je suis moimême très sensible à l'écologie. Nous avons d'ailleurs, dans la librairie un vaste rayon de publications sur ce thème », avant de compléter « je trouve qu'il n'y a pas de sens à proposer à la vente des livres fabriqués en Chine. Si à notre échelle nous pouvons faire attention à l'empreinte carbone, c'est un premier pas. C'est une tendance à mener. »

La plupart des ouvrages fabriqués en Asie sont les livres jeunesse difficiles à monter, comme les pop-up, ou les livres qui se déplient, exemple les Kididoc. « Nous n'en proposerons plus. Nous avons fait du tri dans notre rayon jeunesse, mais c'est très compliqué, car de nombreux éditeurs, comme Nathan, Seuil, Gallimard fabriquent une partie de leurs collections en Chine. Tout est une question de coût. Mais je suis sûre que nos clients accepteraient de payer quelques euros de plus pour acheter des livres imprimés en France ou au moins en Europe ».

Un macaron « Fabriqué en France » sur certains ouvrages

Jeanne Felices, qui tient à préciser que les Tchoupi de la maison d'édition Nathan sont désormais imprimés en Italie, essaie de privilégier les éditeurs qui font l'effort de fabriquer en Europe, comme "La Salamandre", "Eliza", "Rue du Monde", "Actes Sud". Certaines petites maisons d'édition sensibles et conscientes de l'impact écologique apposent même un macaron « Fabriqué en France » comme "Actes Sud Junior".

Ce parti pris courageux n'a pas plu à certains éditeurs qui l'ont fait savoir à Jeanne Felices. Mais elle persiste et le rappelle à chaque représentant qui lui suggère des ouvrages imprimés ailleurs qu'en Europe. La jeune libraire peut compter sur le soutien de ses nombreux clients qui l'encouragent vivement à poursuivre dans cette voie. « Il faudrait que ça se généralise dans les autres librairies », souhaite Jeanne Felices, dont le rayon jeunesse regorge de trésors appréciés des enfants, malgré sa volonté d'écarter les livres fabriqués hors d'Europe.