Le Château Mesplès redécouvert en Vallée de Josbaig
Durant des décennies, les Josbacquais ignoraient l’histoire de leur château, un oubli réparé depuis quelques années. Laissé à l’abandon depuis plusieurs décennies, Serge et Frédéric, deux passionnés d’Histoire et surtout de patrimoine, ont décidé de « s’attaquer » à la réhabilitation du monument depuis bientôt 7 ans.
Durant des années, tout « Josbacquais » passait devant, parfois même tous les jours, sans forcément y prêter attention. Certes, on remarque le grand mur qui l’entoure, mais le monument se veut discret, à l’abri des regards. À quelques encablures de l’église de Saint-Goin, le château de la commune est peu à peu en train de renaître de ses cendres. Et derrière les grands murs qui jalonnent l’avenue Saint-Jacques, neuf siècles vous contemplent !
Un historique riche
On retrouve en effet sa trace dès le XIIème siècle. En ce temps-là, l’édifice était connu sous le nom de « Maison Noble d’Anhanh », propriété de la famille d’Aignan. Celle-ci le possédera jusqu’au XVèmesiècle, avant de passer entre les mains de la famille Fréchou au XVIème, puis de la famille Barber au XVIIème. La bâtisse fut acquise par César de Mesples le 2 avril 1646. La famille des Mesples-Equiule est une branche cadette des Mesples-Aren, dont les premiers représentants se sont vaillamment distingués dans des faits d’armes aux côtés d’Henri IV dans sa reconquête du royaume de France en Provence. Au fil des années et des siècles, le château de Mesples a changé plusieurs fois de familles propriétaires. Mais Serge et Frédéric se sont aussi particulièrement intéressés à son histoire du siècle dernier. Le milieu même du XXème siècle. Entre 1948 et 1952, le château de Mesplès a accueilli des enfants espagnols victimes de la dictature franquiste. Un accueil rendu possible par une association venue tout droit d’Outre-Atlantique ! C’est en effet une fondation américaine, Unitarian Service Committee, qui a créé cette Maison d’Enfants en plein cœur de Josbaig. Autour de la directrice Miss Persis Miller, les enfants étaient bien entendu nourris, logés, mais aussi soignés : « leur croissance était particulièrement surveillée avec des relevés réguliers de leurs poids et de leurs tailles », explique Frédéric, avec des documents d’époque retrouvés à l’appui.
Transmettre la véritable histoire du lieu
Les deux passionnés d’Histoire ont retrouvé, parfois au milieu des gravats dus au manque d’entretien (infiltrations, moisissures, toitures éventrées ou effondrées, etc.), de véritables trésors patrimoniaux. La bâtisse en regorge au sein de ses centaines de mètres carrés. Depuis que Serge et Frédéric ont repris le lieu et entrepris les travaux de réhabilitation, bien des rumeurs ont circulées dans Josbaig sur leur but : création d’un centre de vacances, de gîtes… mais rien de tout cela n’est vrai. En réalité, les deux hommes sont de vrais amoureux du patrimoine béarnais, c’est leur plaisir, leur passion. Et comme, plaisir et passion n’ont de valeur que lorsqu’ils sont partagés, ils ont décidé d’ouvrir régulièrement les grilles de ce lieu chargé d’histoires à l’occasion des Journées du Patrimoine. L’occasion pour tous de découvrir un haut lieu du patrimoine local : « Quand nous avons fait nos recherches, explique Frédéric, nous avons été impressionnés par l’incroyable méconnaissance des habitants sur ce lieu et son histoire, réparer cette injustice par rapport à celui-ci est pour nous une belle source de bonheur ». Quant à Serge, il est en passe d’accomplir un rêve d’enfant : « Depuis mon enfance, j’ai toujours souhaité sauver un monument ». Quand la passion permet à la réalité de rattraper la fiction.
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