La reliure est un devoir de mémoire et de conservation
Marjorie Goetz a installé son atelier de reliure à Itxassou en septembre 2020. Artisant d'art, elle exerce un métier très ancien, celui de relieuse-doreuse. Une passion que lui a transmise son père.
Lorsque Marjorie Goetz nous ouvre les portes de son atelier-boutique, nous effectuons un voyage dans le temps. Une agréable odeur de cuir et de papier embaume l’atelier qui regorge de trésors : une presse à percussions, un étau à endosser et une cisaille, tous trois du XIXe siècle, mais aussi des fers à dorer et autres outils de doreur datant du XVIe au XXe siècles. Soigneusement rangés dans un meuble ancien, la plupart de ces outils ont connu déjà trois générations de relieurs. La jeune femme exerce un métier passion : celui de relieuse-doreuse et restauratrice de livres anciens. Ce travail méticuleux et précis, fait de patience, demande un savoir-faire unique et le goût de la perfection. « Le vite fait, chez moi, ça n’existe pas. Il me faut du temps pour restaurer des ouvrages anciens. La reliure est un métier d’équilibre. On nous confie un ouvrage qui a déjà un format, une qualité de papier, une époque. On ne part pas de zéro. Le défi est de réussir à assimiler l’ouvrage. Et en parallèle, il faut toujours réfléchir aux aspects techniques : le livre doit pouvoir s’ouvrir parfaitement, avoir un titre lisible, être maniable. Le but c’est qu’il s’inscrive dans la durée », explique la jeune trentenaire.
La passion du livre comme guide
Dès son plus jeune âge, Marjorie a très vite su vers quoi elle voulait se diriger : « J’ai un papa bibliophile et j’ai toujours été habituée à fréquenter les salons du livre. J’avais envie de faire un métier manuel qui combine "livre et tradition". » Un bac arts appliqués en poche, elle rejoint l’école Estienne à Paris : 600 demandes pour 12 places dans la filière reliure et dorure. Motivée, elle passe des heures et des heures à dessiner et à préparer le concours d’entrée. Ses efforts paient. Elle est acceptée et s’engage pour deux ans d’études qu’elle réussit avec brio puisqu’elle sort major de sa promotion. L’insatiable Marjorie poursuit ses études et passe une licence pro de commerce de l’art et des antiquités. Par la suite, elle travaille chez Drouot et Sotheby’s et participe aux ventes aux...
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