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Vie locale

La PÊCHE ARTISANALE en pleine tempête

©YR

Depuis le port d’Anglet, le Saint-Pierre sillonne la côte de Saint-Jean-de-Luz à Capbreton © YR

Pour protéger les cétacés, les bateaux de pêche de plus de huit mètres ont été interdits de sortie, durant un mois, dans le golfe de Gascogne. Si depuis le 21 février, ils sont autorisés à reprendre la mer, Gaël Gueffier ne décolère pas. Toujours à quai sur le Port d’Anglet, le pêcheur ressent une impression d’acharnement contre sa profession.

Entre résignation et révolte, les sentiments de Gaël Gueffier oscillent. Les bateaux peuvent à nouveau reprendre le large depuis le 21 février, mais son embarcation reste à quai. Il a certes le droit de pêcher, mais son bateau n’est pas de taille à affronter la forte houle. Le Saint-Pierre mesurant 10 mètres, ne dispose pas du gabarit suffisant pour manoeuvrer dans la tempête. Si la période d’interdiction officielle de pêcher s’étalait du 22 janvier au 21 février 2024, en réalité, l’inactivité est beaucoup plus longue. « Pour des raisons météorologiques, nous n’étions plus sortis depuis le 16 janvier et nous ne repartirons pas avant le 4 mars, cela fait plus de 45 jours d’arrêt ».

Tel un lion en cage, le pêcheur n’a qu’une hâte : larguer les amarres. Après son diplôme obtenu au lycée maritime de Ciboure, Gaël a démarré sa carrière professionnelle dès l’âge de 18 ans. D’abord en tant que salarié puis en tant que patron avec son propre bateau à l’âge de 22 ans. À l’aube de la quarantaine, ce passionné ne décolère pas et a du mal à se projeter. Il tire la sonnette d’alarme et dénonce de plus en plus de contraintes pour se conformer à la réglementation et malgré le sentiment de fournir toujours plus d’efforts, la nouvelle est tombée en fin d’année dernière. « Deux jours avant le réveillon de Noël, nous avons appris l’interdiction de pêcher durant 4 semaines pour réduire les captures accidentelles de dauphins ».

Un ras-le-bol qui se change en un sentiment de détresse

Dans sa famille, tout le monde vit du Saint-Pierre. Le bateau embarque à son bord Gaël et son matelot. Quant à son épouse, elle reste à terre pour écouler le fruit des sorties en mer sur le stand de vente directe situé aux Allées Marines à Bayonne.

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