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Vie locale

Jeunes SAPEURS-POMPIERS de Pau : premiers pas vers une vocation

© Magali Silva

© Magali Silva

Quand je serai grand, je serai pompier ! Pour certains, c’est un rêve d’enfant, pour d’autres, c’est un objectif qu’ils vont chercher à atteindre dès le plus jeune âge. En intégrant les Jeunes Sapeurs-Pompiers à 14 ans, les adolescents enfilent la tenue bleu marine au liseré rouge tant convoitée. Ils s’engagent pour 4 ans de formation afin d’obtenir le brevet national de Jeune Sapeur-Pompier. Par la suite, certains poursuivront peut-être en tant que pompier volontaire tandis que d’autres embrasseront la carrière de sapeur-pompier professionnel.

Le département des Pyrénées-Atlantiques compte 8 sections de Jeunes Sapeurs-Pompiers (JSP). Elles fonctionnent, comme partout en France, grâce au bénévolat de pompiers professionnels ou volontaires qui les animent et transmettent aux plus jeunes leur savoir. La section de Pau a été fondée en 1985. Le caporal-chef Nicolas Pourtau la préside depuis 2021.

Des sélections et après…

Les JSP de Pau ouvrent une nouvelle promotion tous les deux ans. Sur la cinquantaine de postulants, seuls 14 sont retenus. La sélection se déroule en deux temps, une première phase de tests sportifs à l’issue de laquelle 25 jeunes sont retenus. Les adolescents passent ensuite des tests écrits, de logique ainsi qu’un entretien oral. « On ne regarde pas uniquement la performance sportive, on accorde aussi une grande importance au comportement et à la bienveillance qu’ils ont les uns envers les autres pendant les épreuves. Certains, qui ont un excellent niveau en sport, peuvent de ce fait ne pas être retenus », précise le Caporal-chef Pourtau.
À Pau, c’est au cœur du quartier Saragosse que les JSP se retrouvent tous les mercredis après-midi à la caserne. 4 heures studieuses, en plus de leur scolarité, pendant lesquelles ils vont suivre des cours théoriques et pratiques.

… de futurs volontaires ?

Cette formation sur 4 années va permettre aux Jeunes Sapeurs-Pompiers de mieux appréhender le métier pour peut-être un jour embrasser cette carrière à temps plein en tant que pompier professionnel ou à temps partiel, en plus de leur activité, en tant que pompier volontaire. 
À l'issue de ce cursus, 70 % de ces jeunes vont devenir volontaires et pourront soit intégrer la caserne de Pau grossir les rangs des casernes alentour.
« Lors de la sélection nous veillons à recruter des jeunes originaires des différentes communes avoisinantes », nous confie le Caporal-chef Pourtau

Portait

Ilona Geyre, 18 ans, ancien JSP, est passée dans la cour des grands. Depuis la rentrée, elle mène de front ses études d’infirmière et son engagement en tant que sapeur-pompier volontaire. Elle revient pour nous sur ces quatre années au sein de la section des Jeunes Sapeurs-Pompiers de Pau. Rencontre.

LPA : D’où est venue cette envie d’intégrer les Jeunes Sapeurs-Pompiers ?

Ilona : Petite, j’étais déjà admirative des pompiers. Au collège, j’ai passé le PSC1 (ndlr : Prévention et Secours Civiques de niveau 1) et j’ai vraiment aimé apprendre les premiers gestes de secours. En fin de 4e j’ai entendu parler des Jeunes Sapeurs-Pompiers. J’ai donc déposé ma candidature et j’ai été retenue à l’issue des épreuves. Et c’était parti pour 4 années, pendant lesquelles j’ai appris les fondamentaux du métier.

Que vous a apporté cette formation ?

I. : j’ai appris l’esprit d’équipe avant tout. Quand j’ai démarré, nous étions en pleine période de Covid. Cela n’a pas été évident, car les rencontres et les rassemblements étaient limités. Une fois les interdictions levées, nous avons pu vraiment apprendre à nous connaître et à travailler ensemble. J’en ressors avec des valeurs fortes de solidarité et d’entraide. Et j’ai créé des liens forts avec mes camarades de promotion.

Est-ce que votre choix d’orientation aujourd’hui, vers des études d’infirmière, a été influencé par votre expérience au sein des JSP ?

I. : Oui, le passage au sein des JSP a influé sur le choix de mon futur métier. Nous effectuons beaucoup de manœuvres de secourisme. J’ai vu, grâce à cela, que prodiguer des soins aux personnes me plaisait vraiment. Le métier d’infirmière m'est donc apparu comme une évidence. 

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite intégrer les JSP ?

I. : Il faut dans un premier temps bien se préparer aux épreuves d’entrée. Une fois qu’on a intégré les JSP, il est vraiment nécessaire de s’investir. Cela représente 4 heures hebdomadaires et parfois certains week-ends. Nous avons des contrôles de connaissances réguliers pour vérifier que nous avons bien intégré les différentes notions apprises. 

Quel effet cela vous fait-il d’être maintenant soldat du feu ? 

I. : Au sein des JSP, nous apprenons et pratiquons régulièrement tous les gestes pour que cela devienne des automatismes. Maintenant, en tant que sapeur-pompier volontaire, je « décale », ce qui veut dire partir en intervention. La réalité du terrain apporte une nouvelle dimension et encore plus de sens à ce que je fais. Je me sens vraiment utile et je me dis que ces 4 années de formation portent aujourd’hui leurs fruits. 

Objectif Tahiti 2024

Depuis plusieurs mois les JSP de Pau se sont lancés dans un projet de voyage à Tahiti. L’objectif est, pour les Jeunes Sapeurs-Pompiers en 3e année et leur encadrement, de se rendre en Polynésie française pour rencontrer leurs homologues afin d’insuffler l’envie aux pompiers sur place de recréer des sections JSP sur l’île. Avec 33 centres de secours, Tahiti compte aujourd’hui une seule section de JSP. « Après le Covid, ils ont eu du mal à retrouver des ressources humaines pour animer les sections de JSP », explique le Caporal-chef Pourtau.
Pour disposer des fonds nécessaires au financement du projet, les équipes de JSP, leurs encadrants et les parents se mobilisent. Ils recherchent activement des partenaires et organisent des événements. Le dernier en date, un vide-grenier organisé le 24 septembre à Serres-Castet. La manifestation a rencontré un vif succès. De quoi fédérer et stimuler l’esprit d’équipe.