Innover pour l’orientation des jeunes
Depuis le mois de janvier, le Conseil de Développement du Pays Basque (CDPB) mène une expérimentation d’envergure qui vise à donner aux jeunes davantage de pouvoir sur leur orientation. À l’heure où les régions et le rectorat ont récupéré la compétence orientation, dont l’État avait la grande responsabilité jusqu’en 2018, le Conseil de Développement du Pays Basque (CDPB) a pu se positionner comme un interlocuteur privilégié dans cette réflexion autour de l’accompagnement de la jeunesse pour son insertion dans le monde professionnel. La première rencontre entre les différents acteurs impliqués dans l’orientation des jeunes (Éducation nationale, associations de jeunesse, entreprises, etc.), organisée au Théâtre de Quintaou le 26 janvier 2021, a été un temps institutionnel de découverte qui a permis de faire émerger une vision globale de ce que devrait être un parcours d’orientation efficace. Nous avons échangé avec Philippe Mayté, vice-président du CDPB et co-animateur du programme ibilBIDE à l’issue de cette première année d’échanges et de travail.
Qu’est-ce que le projet ibilBIDE ?
Philippe Mayté : Ce nom signifie « parcours ». Il est dérivé des mots basques ibili, la marche et bidea, le chemin. Avec ibilBIDE nous avons l’ambition de créer un écosystème de l’orientation avec l’ensemble des acteurs de l’orientation et de l’insertion au Pays Basque. Cela représente 23 partenaires avec lesquels nous travaillons, depuis presque une année, en commissions. Au fil de nos différentes réunions nous avons développé quatre thématiques qui ont été validées, il y a quelques semaines, par la Région, entraînant le renouvellement du financement de cette expérimentation pour une année supplémentaire. Cette première année qui s’achève a été une phase de prise de connaissance, de problématisation commune, faisant émerger les axes à développer, les priorités. Nous avons mené une enquête auprès de 150 jeunes de tous profils pour définir leurs attentes en matière d’orientation. L’objectif de cette seconde année à venir est de rendre nos constats et nos réflexions opérationnels.
Pouvez-vous nous préciser qu’elle a été votre méthode de travail depuis le mois de janvier ?
P.M. : Au cours de notre première phase de travail, nous avons rencontré des jeunes, volontaires et sélectionnés dans différents lieux de formation – lycées d’enseignement général, professionnels, technologiques ou agricoles, mission locale – et nous les avons interrogés collectivement. Ce panel de jeunes, aux profils variés nous a permis de nourrir notre réflexion. Lors de ces entretiens collectifs nous les avons questionnés sur leurs connaissances du territoire, leurs attentes par rapport à ce territoire et leurs attentes en matière de formation. Il en est ressorti trois constats :
- Les jeunes pensent que « le plus important c’est la pratique professionnelle » car elle permet de découvrir et d’apprendre autrement, de gagner en estime de soi et d’acquérir au plus tôt les codes du monde professionnel.
- Ils ont conscience que « pour s’orienter il faut savoir qui on est ». Ils sont les seuls à pouvoir décider de leur choix d’orientation afin de s’épanouir professionnellement.
- Ils considèrent qu’« on ne nous enseigne pas assez notre territoire ! » alors qu’une meilleure connaissance est un atout pour connaître les réels besoins du marché de l’emploi.
Pouvez-vous développer...
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