ÎLOT 45, un chantier symbolique de réhabilitation en Centre-ville
Au Petit Bayonne, un chantier de haute volée touche à sa fin. À la clé, une spectaculaire réhabilitation produisant des logements modernes et une placette végétalisée. Une opération complexe portant sur six immeubles situés sur trois voies différentes.
« On a ouvert les murs pour passer d’un immeuble à l’autre ». Dans une cage d’escalier du 18e siècle, Boris Le Texier sert de guide à quelques mois de la fin d’un chantier pharaonique. « Les immeubles du 10, 12 et 14 quai Chaho ont totalement été remembrés » explique l’associé du Cabinet Les Architectes Anonymes. Avec deux autres immeubles de la rue Pannecau et un de la rue des Cordeliers, ils forment l’îlot 45 dont la réhabilitation touche à sa fin.
Après l’îlot 12 de la rue Victor Hugo, celui-ci situé au Petit Bayonne illustre parfaitement le défi administratif, financier et technique que constitue une telle requalification. « Il est difficile d’agir en Centre-ville historique » estime Jean-René Etchegaray. « Cela demande beaucoup de moyens », insiste le Maire. En effet, des compétences et du temps sont nécessaires à la réussite d’un tel projet.
Un projet au long cours
La Convention PNRQAD (Plan National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés) a été signée en 2011 à Bayonne et la livraison de cet ensemble est envisagée pour l’été 2025. « Quatorze ans en tout, c’est du temps long » souligne Arnaud Portier, Directeur de l’EPFL (Établissement Public de Foncier Local). Cet organisme est intervenu pour l’acquisition des 47 biens présents sur site avant les travaux. « Une négociation démarrée en 2016 et des transactions toutes réalisées à l’amiable pour un montant total de 3,5 millions d'euros ».
Suite à ces phases administratives et financières, le chantier a réellement pu démarrer à l’automne 2022. « C’est une opération d’une grande sensibilité et d’une rare complexité » reconnaît l’élu. « Tout se fait à la main, il n’y a pas de grue, pas de camion, nous ne sommes pas mécanisés » détaille l’architecte Boris Le Texier.
Maintenir la population en Centre-ville
Les travaux ont débuté par un curetage visant à démolir les parties arrière des bâtiments, construites de façon empirique lors des siècles précédents. Se dégage désormais un espace au coeur de l’îlot, une future placette végétalisée de 250 m2 accessible au public. Autour de ce patio intérieur, les 28 nouveaux logements ont été vendus par le COL (Comité Ouvrier du Logement) en accession sociale à la propriété. Par le mécanisme du BRS (Bail Réel Solidaire), les prix ont pu être maîtrisés et affichent ainsi un tarif de 2.830 €/m2.
Les futurs habitants de ces logements aménageront en juillet prochain. Pour la plupart il s’agit de familles et c’est bien là tout l’enjeu de ce type d’opération. Au-delà de l’aspect patrimonial, il s’agit de maintenir les populations en Centreville et éventuellement d’attirer de nouveaux habitants. « Dans les années 1990, la population du centre historique de Bayonne était descendue à 5 000 » se souvient le Premier Magistrat. « Ce travail de réhabilitation nous permettra de retrouver les 12 000 habitants qu’il y avait ici il y a 50 ans ». Au total, le budget de l’opération s’élève à 11 millions d’euros, dont 1,4 million investi par la ville. Des immeubles vétustes laissent ainsi place au confort moderne d’une résidence baptisée Marie Garay, du nom d’une artiste peintre bayonnaise, élève de Léon Bonnat à la fin du 19e siècle.
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