Des soldes en demi-teinte pour les commerçants Bayonnais
Avec un démarrage lent des soldes et des créneaux horaires resserrés, le mot d’ordre est l’adaptabilité. Les commerçants doivent faire face à une clientèle moins présente et à la crainte d’un reconfinement, après un rattrapage express durant les fêtes de Noël.
Malgré le beau temps, l’après-midi est plutôt calme ce mardi à Bayonne ; ce n’est pas la grande foule habituelle qui se presse durant cette traditionnelle période des soldes d’hiver. On sent dans l’air des rues une ambiance particulière car la crise sanitaire et le couvre-feu ont profondément bouleversé les habitudes de consommation. « Il faut que les commerces de nos villes puissent travailler, quels que soient les ordres du gouvernement ; ils sont tous essentiels à l’économie » clame Sébastien Carré, délégué général de la CPME 64.
La chaussure marche au ralenti
Chez « Lol », rue Port Neuf, boutique spécialisée dans les chaussures pour enfants, la fermeture imposée à 18 h est vécue comme un coup de couteau : « Nous travaillons beaucoup par le bouche à oreille et avec une clientèle fidélisée » explique Monsieur Bretagne, le gérant ; « Mais être obligé de fermer à 18 h nous prive de la clientèle des parents qui viennent après l’école ». Donc zéro client certains jours pour ce commerce qui réalise bien souvent 100 % de son chiffre d’affaires après les classes. Reste le samedi pour se rattraper.
Après une année 2020 extrêmement difficile pour le gérant et le marché de la chaussure en général, les affaires ne s’améliorent guère plus durant les soldes. « Beaucoup de gens ont oublié que ce sont les soldes à cause du report au 20 janvier, et beaucoup achètent sur internet » conclut ce gérant à bout. Rendez-vous Place des 5 Cantons, au coeur du centre historique chez « Plum’s », boutique de vêtements et sportswear multimarques implantée depuis plus de 20 ans. Pour Robin, vendeur, « c’est nettement plus calme que les autres années, et à 17 h les rues se vident, car les gens rentrent chez eux ». Néanmoins, les soldes ne se passent « pas si mal », avec une clientèle de toutes générations, qui consomme à un autre rythme : « Les clients profitent de leur pause déjeuner pour faire des achats ».
L’univers de la moto en vitesse de croisière
Un peu plus loin rue de la Salie, « Bonnie & Ride club » est une boutique spécialisée dans la mode moto vintage pour femmes. Elle a une approche réactive et connectée depuis son ouverture en 2019. Mais la gérante Nathalie Palma déplore le décalage de date des soldes : « On a perdu l’engouement des achats juste après Noël. Ça casse le rythme d’achat. D’autant que beaucoup d’enseignes ont fait des ventes privées la semaine d’avant les soldes ». Pour ce concept de niche, Nathalie n’a pas de gros stocks, et a misé sur la vente en ligne : « le site nous a beaucoup aidé pendant le premier confinement, et jusqu’ici on s’en sort bien en partie grâce à ça ».
Problème global et systémique
Pour la CPME 64, le retour des commerçants sur les soldes est unanime : ce n’est pas dynamique comme par le passé. « Tout le monde est impacté, dans tous les secteurs, tous les pays, et les fournisseurs également, ce n’est pas un problème francofrançais », souligne Monsieur Carré. La vente en ligne ayant capté les consommateurs, certains commerces de coeur de ville s’y mettent également. « La CPME nationale préconise la création de sens de circulation piétonnier dans les villes pour créer des flux maîtrisés, afin de préserver les commerces. Mais il y aura forcément de la casse hélas, que l’on souhaite le moins possible » conclut Monsieur Carré.
- Sortir de l’atmosphère anxiogène
- Akira, candidat à "FRANCE relance"