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Vie locale

Dans les peñas bayonnaises la Covid bouscule la tradition

Membre de Los Bascos, Michaëlla Clapisson est la 1ère présidente du groupement des peñas bayonnaises.

Membre de Los Bascos, Michaëlla Clapisson est la 1ère présidente du groupement des peñas bayonnaises.

Privées de fêtes de Bayonne et de concours de Pintxos en 2020, les peñas bayonnaises achèvent une année quasiment blanche et ruineuse pour leurs finances. Mais les associations veulent s’appuyer sur cette crise pour engager l’évolution des fêtes.

Les 55 peñas bayonnaises, ces associations culturelles et festives qui animent, entre autres, les fêtes de Bayonne, tirent la sonnette d’alarme, sans savoir encore ce que réservera 2021. Elles ne réclament pas d’argent mais préfèrent lancer des pistes de réflexion « contre le risque collectif de s’endormir ».

Les peñas, c’est l’incarnation des militants et des garants de la tradition de la fête à la bayonnaise. Le groupement qui les réunit ne veut surtout pas sombrer dans une tradition ankylosante. Premier symbole : le président devient une présidente. Owen Lagadec, à l’animation du groupement depuis huit ans passe le témoin à Michaëlla Clapisson. La nouvelle présidente fraîchement élue, membre des Baskos, entre donc dans l’histoire basque comme la première femme à occuper cette fonction et siège désormais à la commission extra-municipale des fêtes. Une présidente qui butte sur le contexte de pandémie susceptible de faire des ravages parmi les 55 associations. « 40 % d’entre elles se posent des questions quant à leur survie », annonce Owen Lagadec. Une saison sans événement, sans chorale, sans danse, sans musique et voilà les trésoreries qui s’érodent vite et les adhérents qui ne cotisent plus. « La plupart d’entre elles paient un loyer ou remboursent un emprunt à hauteur d’environ 1.000 euros par mois. C’est notre modèle qui est en train de mourir.

Le ton n’est pas à quémander des aides publiques ou des subventions exceptionnelles. « Nous ne défendons pas notre salaire mais notre bien-être. Ne mélangeons pas notre situation avec celle des bars et des restaurants », prévient Owen Lagadec. « 2020 ne doit pas devenir une parenthèse à oublier mais l’occasion de réfléchir à des innovations pour faire évoluer les fêtes. » Michaëlla Clapisson part donc au contact des élus de la ville avec une liste de réflexions que les peñas souhaitent mener. Douze pistes au total qui touchent à l’organisation des fêtes post-pandémie, à l’investissement des jeunes, à l’écologie des fêtes, à la valorisation des produits locaux, à la parité, au respect des espaces de création pour la musique vivante face aux puissantes sonos déployées, à une reprise en main de la fête nocturne… Durant la pandémie les peñas ont aussi mis leurs locaux à disposition des producteurs qui cherchaient des points de distribution et ont réuni plus de 6.000 euros reversés aux associations de solidarité.