Comment concilier enjeux économiques et environnementaux au Pays Basque ?
À l'heure de l'urgence climatique comment affronter un avenir incertain en tenant compte des vulnérabilités spécificités de notre territoire ? Parmi les pistes de solutions : connecter les acteurs en un véritable écosystème, et s'émerveiller de notre patrimoine !
Comment agir pour protéger le patrimoine naturel exceptionnel du Pays Basque ? Au-delà de la préservation d'un cadre de vie, il s'agit de trouver un équilibre avec le développement économique. Cette vaste question a été explorée lors des Assises de l'Environnement les 10 et 11 mai à Biarritz.
Du cadre global aux conséquences locales
Les enjeux locaux s'inscrivent dans un système plus large. « Aujourd’hui on dépend largement de ce qui se passe à l’échelle mondiale ; le cadre global de la planète permet de comprendre comment les choses changent et pourquoi il faut s’en préoccuper, » a posé Hervé Le Treut, climatologue et ancien membre du GIEC, en ouverture de la première table ronde. Il a rappelé que le système climatique est « chaotique » donc incertain d'une année sur l'autre.
Néanmoins, les grandes tendances sont largement connues, et les effets concrets déjà visibles sur notre territoire.
Une hausse moyenne des températures de 2 ou 3°C en un siècle, c'est 0,2°C par décennie, ce qui est en fait « colossal », comme l'a expliqué Franck D’Amico maître de conférence à l'UPPA et spécialiste du climat et la biodiversité. Une réduction du manteau neigeux de 2 à 3 jours par an en moyenne se transforme très vite en un mois de perte pour les exploitants des stations de ski, avec « des répercussions en cascade ».
Autre conséquence de la modification des conditions climatiques, l'apparition en 2020 dans nos eaux de baignade de la micro-algue toxique Ostreopsis. Ou encore les épisodes de pluies diluviennes, qui ne rechargent pas efficacement les nappes phréatiques, actuellement remplies entre 60 à 80 %, alors qu'elles devraient être rechargées à 100 % à la sortie de l'hiver.
Par ailleurs, 7 milliards de m3 d'eau sont stockées dans les 3 millions d'hectares de prairies naturelles du Pays Basque dédiées en grande partie à l'élevage extensif. Cela pose la question du lien entre équilibre écologique et équilibre économique. « On ne sera pas capable de surmonter les effets du changement climatique si on ne garde pas nos élevages en montagne et sur les zones humides, » a prévenu Guillaume Choisy, directeur général de l'Agence de l'eau Adour-Garonne.
Les moteurs de l'action : émerveillement et envie d'innover
Face à ces constats dramatiques, pourquoi et comment agir ? La première clé est l'émerveillement. « Le vivant a des capacités émerveillantes et aujourd’hui on agit parce qu’on s'émerveille, parce que ce territoire est magnifique » s'est enthousiasmé le biologiste Gilles Boeuf, professeur à La Sorbonne.
En ce sens, les côtes...
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