Biarritz : Le ROYAL retrouve ses lettres de jeunesse
En quatre mois et avec deux millions d’euros, le nouvel exploitant du Royal offre une nouvelle jeunesse au cinéma du centre-ville de Biarritz. Des travaux nécessaires pour le confort des spectateurs, tout en respectant l’histoire du bâtiment.
Malgré un permis de construire accordé en 2022, et un chantier effectué dans un temps record de quatre mois, le Cinéma Royal n’a pu fêter son inauguration que le 28 juin dernier. « On attendait cela depuis plus de deux ans », énonce Sophie Perelli d’un ton soulagé. « C’était long, mais cela vaut la peine », se réjouit la directrice du cinéma. D’interminables mois d’attente liés au changement d’exploitant de cet outil appartenant à la Ville de Biarritz.
En 2021, parmi trois candidats, la municipalité parie sur le mauvais cheval. Elle choisit Étoile Cinéma qui ne respecte pas son engagement de réaliser les travaux dans les temps impartis. Le cinéma remis en concurrence, c’est cette fois une société portée par six personnalités du 7ème art, qui remporte la mise. Le sextet se compose du producteur et distributeur Jean Labadie (Le Pacte), de Thierry Lacaze (Studio Canal), de l’exploitant François-Xavier Menou (Monciné), ainsi que des producteurs Vincent Maraval (Goodfellas), Richard Grandpierre (Eskwad) et Antoine Pezet.
Sitôt aux affaires, ils se sont retroussés les manches pour relever un défi dans des conditions délicates. « Il y avait beaucoup de difficultés » résume Maider Arostéguy, « entre la vétusté des équipements, une mauvaise acoustique et la défaillance du précédent exploitant » liste la maire. Dans ce contexte, la fenêtre imposée par le calendrier de la ville s’avère impossible. « Il fallait réaliser les travaux entre la fin du Festival FIPADOC (du 19 au 27 janvier 2024) et le début de Nouvelle Vague (18 juin 2024) » précise François-Xavier Menou, à la tête de la structure baptisée Cinéma Le Royal Biarritz.
Dessiné au début du 20ème siècle par le renommé Charles Siclis, le bâtiment a été confié à Olivier Palatre pour répondre enfin aux exigences du 21ème. « Le délai semblait complètement irréaliste, mais il a pu être tenu grâce aux entreprises », salue l’architecte. L’opération aboutit à de multiples améliorations : un hall agrandi, un son dolby 7.1, des cloisons acoustiques, un nouveau système de climatisation, de larges et confortables fauteuils ainsi que du matériel de projection flambant neuf dans chacune des trois salles. À l’extérieur, le bâtiment subit un vrai lifting. « La façade retrouve sa splendeur Art Déco », se félicite Maider Arosteguy. Un style conservé également en intérieur avec de multiples rappels d’époque.
Sans travaux, Le Royal aurait pu subir le sort de nombreux de ses semblables. « Ces anciens cinémas de centre-ville sont souvent délaissés et les salles meurent peu à peu pour laisser place aux grands complexes de périphérie », constate l’architecte spécialisé notamment dans la rénovation de salles obscures.
L’outil municipal pourra donc continuer à proposer sa programmation labellisée Art & Essai aux locaux comme aux visiteurs de la station balnéaire. Bientôt, ils pourront aussi refaire le film après la séance dans le café qui prendra place à l’étage dès l’automne prochain.
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