Anne Kuhn une photographe en quête de sens
À partir du samedi 18 juillet et jusqu'au dimanche 13 septembre, le DIDAM met à l'honneur trois photographes vivant et travaillant au Pays Basque. À l'occasion de cette exposition intitulée « Talents du Pays Basque- Euskal Herriko Tallentuak », nous avons rencontré Anne Kuhn, une photographe talentueuse dont les œuvres délivrent un message à chaque spectateur.
Où avez-vous grandi ?
Anne Kuhn : Je suis basque depuis de nombreuses générations mais je suis née à Paris. J'y ai vécu jusqu'à l'âge de 5 ans. J'ai grandi dans une famille atypique d'artistes à l'époque des années 60-70. Nous menions une vie de bohème. Mon père était photographe, un de mes oncles également. Certains dans la famille étaient comédien, peintre... Nous jouions dans des pièces de théâtre, nous nous costumions souvent. Mon oncle Philippe Oyhamburu, fervent défenseur de la culture basque, était à la tête du ballet et choeur Etorki.
Après être revenue au Pays Basque, j'ai intégré sa troupe à l'âge de 12 ans et j'ai appris la danse basque, par la suite la danse classique et la danse contemporaine. J'étais réellement passionnée.
Avez-vous poursuivi dans la danse ?
A.K. : Je me suis envolée pour New York à l'école de Merce Cunningham, célèbre chorégraphe et j'ai travaillé à ses côtés pendant deux ans. À cette époque, mon univers c'était la danse. J'ai ensuite rejoins une compagnie à Paris, et travaillé également dans le doublage pour le cinéma. De retour au Pays Basque, ma rencontre avec Catalina Gommes, professeur de flamenco a été une véritable révélation. Sa petite troupe dans laquelle je suis restée 20 ans faisait annuellement 60 représentations.
Pourquoi la photographie ?
A.K. : J'avais la création dans la peau et je ressentais ce besoin de m'exprimer. J'avais envie de saisir ce que je voyais autour de moi. Maman de trois charmantes filles, j'ai commencé à les photographier ainsi que ma famille. Mais jamais je ne pensais devenir photographe comme mon père ou mon oncle. Ce n'était pas du tout une évidence. D'ailleurs, au départ mes clichés étaient maladroits.
Un jour un de mes amis, Franck Laharrague qui était lui-même photographe, m'a dit que j'étais une grande photographe. Ce compliment m'a encouragé à persévérer et m'a peu à peu convaincu de ma légitimité dans cet univers.
En 2002, j'ai proposé lors du Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz de faire des portraits de chaque membre du jury, des acteurs et réalisateurs présents. La chanteuse Lio faisait partie des membres du jury. Je lui ai proposé de lui envoyer sa série de photos. Elle a été enthousiasmée par mon travail. Nous avons sympathisé et j'ai réalisé les photos de son album lors de sa tournée. Par la...
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