Anglet à la lumière de la toponymie
Comprendre son passé permet de voir l’avenir avec confiance et sérénité. Telle pourrait être la définition imagée de la toponymie, domaine qui se situe à la frontière de la linguistique, de l’histoire et de la géographie. En 2018, la mairie d’Anglet a commandé à Madame Bénédicte Boyrie-Fénié, docteur en géographie historique, une étude complète sur les toponymes de la commune, c’est-à-dire sur l’origine des noms désignant un quartier, un lieu, une rivière ou encore une forêt.
Ce travail titanesque a abouti à la restitution d’un document fourni, précis, contenant des conclusions innovantes, présenté pour la première fois en novembre 2019. Le 30 novembre dernier, les adhérents de l’Université du Temps Libre d’Anglet, réunis pour l’occasion au Théâtre Quintaou, ont pu bénéficier, à leur tour, de cet apport à la connaissance de l’histoire de la ville, lors d’une conférence de près d’une heure et demie.
La rigueur pour méthode
Pour débuter son étude, cette spécialiste, formée à l’exigeante discipline de la phonétique historique, a d’abord constitué un recensement des noms en dépouillant le cadastre napoléonien. Ensuite, elle s’est attaquée à toutes les sources disponibles, notamment celles des archives départementales. Le Livre d’Or de Bayonne s’y est, entre autres, révélé comme précieux allié. Daté du 14ème siècle, mais regroupant des copies d’actes et de contrats du 10ème au 13ème siècle ainsi qu’une liste de censitaires – personnes payant le cens, ancêtre de l’impôt foncier – ce recueil est capital pour comprendre le passé d’Anglet, lié pendant des siècles à la cour du Vicomte de Bayonne. Autre ressource et outil essentiel facilitant grandement le travail des chercheurs depuis l’avènement du numérique, Géoportail qui publie les données géographiques de référence de l’ensemble du territoire français. Bénédicte Boyrie-Fénié le souligne : quel confort de pouvoir consulter aussi, chez soi, en ligne, les registres paroissiaux qui fournissent tant d’informations précieuses ! Une fois la nomenclature établie, l’ensemble des données est hiérarchisé – le milieu naturel d’un côté, l’occupation du sol de l’autre – de façon à resituer chaque nom de lieu dans le contexte dans lequel il est apparu. D’abord, les termes dont l’étymologie est relativement claire car ils appartiennent au basque et au gascon, ensuite ceux dont l’origine n’est pas évidente du fait qu’ils appartiennent à des langues très anciennes dont nous ne possédons que des débris. C’est notamment le cas de ceux qui rendent compte des paysages. Un processus, au final, complexe car il fait appel à plusieurs domaines de compétences, prenant souvent l’allure d’une véritable enquête policière. À l’issue de cette longue étape, le travail de présentation peut commencer, éclairé par une iconographie dont le choix est facilité par la mise à disposition d’un stock important d’images et de cartes anciennes en ligne. Il sera complété par une synthèse publiée dans des revues spécialisées....
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