L’aéroport Biarritz Pays Basque veut garder espoir
Dans un contexte économique tendu, l’Aéroport Biarritz Pays Basque, très impacté par la crise sanitaire, a présenté le bilan de cette année 2020 inédite, ainsi que les perspectives pour 2021, oscillant entre espoir de reprise et incertitudes.
Malgré la chute brutale du trafic aérien en mars dernier, le pessimisme n’est pas de mise à Biarritz. « Il faut garder espoir pour 2021 », ont asséné à plusieurs reprises lors de la conférence de presse du 22 octobre les dirigeants de l’Aéroport, Messieurs Didier Riché directeur, et Patrick Chasseriaud, Président du Syndicat Mixte qui gouverne l’Aéroport.
Une restructuration de A à Z
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et les effets de la crise sanitaire sont sans appel : avec une chute estimée du trafic aérien de 65 % dans le ciel basque, et une dégradation financière de 6 millions d’euros, ce sont tous les projets futurs d’investissements ainsi que la fréquence des vols qui ont été bouleversés. « C’est pourtant une base qui était très rentable » soulignait Patrick Chasseriaud, « avec une fréquentation en hausse constante, jusqu’à 1 180 000 passagers en 2018 ». Chiffre revu à la baisse (de 10 %) en 2019 avec les 3 semaines de fermeture pour travaux et surtout le G7 en août.
Grâce à ses réserves de trésorerie, l’aéroport a tenu le coup durant les presque 4 mois de fermeture entre mars et début juin. Mais cela n’a pas suffit pour continuer à payer les frais de fonctionnement. La gouvernance a donc fait un appel urgent aux collectivités, une première pour l’Aéroport. « Nous avons reçu un fonds de soutien de 2,5 Millions d’euros des collectivités engagées dans le Syndicat Mixte, répartis entre les départements 40 et 64, l’Agglomération Pays Basque, et la région Nouvelle-Aquitaine » précisait le Président Chasseriaud. Toutes les activités de l’aéroport ont été réorganisées, en mode soustraction : fermeture définitive des commerces en zone publique (le Relais presse, la boutique de souvenirs et Quicksilver) ; seul le bar-snack Belharra subsiste, sans restauration classique. Il a également été décidé l’arrêt de tous les investissements non réglementaires. Seul le projet de restructuration de contrôle des bagages aux normes européennes sera réalisé en 2022. Un plan de départ volontaire de plusieurs salariés est également en cours, sur un effectif total de 70 permanents.
Des perspectives de reprise incertaines
Dans ce contexte morose, Didier Riché espère une légère amélioration du trafic en 2021, grâce aux lignes domestiques : « Nous devons nous adapter à de nouveaux paramètres, à la variabilité du trafic, à court, moyen et long terme. Comment se porteront les compagnies d’ici mars prochain avant de relancer le trafic ? C’est encore l’inconnu ».
Selon des experts internationaux, il n’y aura pas de retour « à la normale » avant 2025-26. D’ici là, c’est une navigation à vue qui règne dans l’espace aérien. « L’aéroport n’a pas de levier de décision, ce sont les compagnies qui décident quand et où elles se poseront en 2021 », martelait Didier Riché. « Dans un premier temps, notre objectif est de consolider les lignes majeures opérées par Air France, sur Paris-Orly, CDG, et Lyon ; pour les fêtes de Noël, les liaisons depuis et vers Nice et Strasbourg apporteront un peu de mouvement, et à partir du 2 novembre, Transavia (filiale lowcost d’Air France KLM) proposera 4 vols / jour sur Paris-Orly ». l’Espoir de relance est également du côté des lignes européennes à fort potentiel saisonnier comme Dublin, Charleroi, Genève, Lille et Marseille.
En conclusion, Didier Riché rappelait l’importante attractivité du Pays Basque qui n’est plus à démontrer pour le tourisme, mais qui doit être repensée pour le tourisme d’affaires, fortement impacté par la crise.
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