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Entreprise Vie locale

Une nouvelle « Mère » pour les Compagnons charpentiers d’Anglet

De gauche à droite : Alain Lespiaucq, Sylvie Le Tretollec, Nicolas Cazenave - Photo © MPB

De gauche à droite : Alain Lespiaucq, Sylvie Le Tretollec, Nicolas Cazenave - Photo © MPB

Le 29 août dernier, 200 Compagnons se sont réunis sur le site de Montbrun à Anglet, à l’occasion de la réception de leur nouvelle « Mère ». Une cérémonie organisée pour officialiser cette prise de fonction, à laquelle tous les Compagnons charpentiers de France étaient conviés.

Sylvie Le Tretollec, désormais « Mère » des Compagnons charpentiers du siège compagnonnique d’Anglet-Lons, nous a reçus quelques jours plus tard pour nous expliquer sa nouvelle mission. Elle était entourée par Nicolas Cazenave, coordinateur du pôle Compagnonnique du Foyer des Jeunes Travailleurs et par celui qu’elle nomme humblement son représentant officiel, Alain Lespiaucq, Compagnon charpentier à Saint-Vincent-de-Tyrosse et directeur national des Compagnons charpentiers des devoirs. Même si elle occupe déjà ce poste depuis sept ans, elle ne veut surtout pas se tromper en définissant le rôle qu’elle tient auprès des jeunes Compagnons du Tour de France.

Palier à la présence d’une mère

Bien qu’il n’y ait pas de « Mère » dans toutes les cayennes*, sa présence est pourtant essentielle. En effet, ceux qui choisissent d’effectuer ce voyage formateur sont jeunes et quittent bien souvent leur foyer pour la première fois. Le parcours pour devenir Compagnon est long, plusieurs années de ville en ville pour découvrir « les différentes techniques, les matériaux, les méthodes et les moyens de travail » propres à chaque région. La « Mère » se positionne alors comme un substitut à la maman, elle est une oreille attentive, une épaule sur laquelle s’appuyer, à la fois pour tous les aspects matériels et administratifs de la vie quotidienne, mais aussi pour recréer l’idée d’un cocon familial auquel il est possible de se référer pour venir chercher conseil. Car c’est bien là l’essence même du compagnonnage, acquérir l’excellence d’un métier, d’un savoir-faire, mais aussi d’un savoir-être au sein d’une communauté qui rappelle le noyau familial. Humilité, discrétion, respect, discipline, partage, entraide, esprit de famille sont autant de mots qui qualifient les Compagnons.

Chez les Compagnons charpentiers, il faut être l’épouse d’un Compagnon et avoir des enfants - déjà autonomes - pour accéder à la responsabilité de « Mère ». Mais ce n’est pas le cas de toutes les corporations**. Chez les Compagnons menuisiers par exemple, il suffit simplement d’être une mère de famille à qui les Compagnons ont choisi d’accorder leur confiance. Elle peut donc être choisie à l’extérieur du cercle compagnonnique.

Quelques soient les conditions d’accès, le recrutement d’une nouvelle « Mère » est long. La future candidate peut se présenter spontanément ou être sollicitée par des Compagnons qui perçoivent en elle toutes les qualités requises. S’ensuit une longue phase de réflexion et de formation qui va lui permettre de définir si elle se sent capable d’assumer cette fonction. Ce processus dure généralement entre trois et cinq ans. Car être « Mère », c’est faire partie intégrante...

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