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Vie locale

Une hausse d’activité économique régionale en demi-teinte

Une hausse d’activité économique régionale en demi-teinte

Photo © Tima Miroshnichenko

D’après le dernier baromètre économique du Conseil de l’Ordre des experts-comptables de Nouvelle-Aquitaine, les TPE et PME de la région ont enregistré en 2022 une hausse d’activité de 8,5 % par rapport à 2021. Toutefois, face au contexte inflationniste actuel, ces résultats sont à relativiser.

Sur un plan économique, l’année 2021 s’était révélée positive avec une hausse d’activité estimée à 11,7 % par rapport à l’année 2020, année marquée par la pandémie et ses conséquences. Les entreprises néo-aquitaines ont poursuivi leur croissance en 2022 et ont enregistré une hausse de leur chiffre d’affaires de 5,7 % sur le dernier trimestre, toujours par rapport à 2021, et une hausse moyenne de 8,5 % sur l’année. Des résultats plus que positifs qui se situent néanmoins en dessous de la moyenne nationale et qui relèguent la région Nouvelle-Aquitaine à la 10e place des régions françaises.

Selon l’étude du Conseil de l’Ordre des experts-comptables Nouvelle-Aquitaine, les principaux bénéficiaires de cette croissance annuelle sont les débits de boissons (+ 46,9 %), la restauration (+ 45,5 %) et l’hôtellerie-hébergement (+ 28,6 %). Il s’agit de secteurs qui ont été particulièrement impactés par la crise Covid en 2020-2021. Ils ont désormais rééquilibré leurs soldes et ont rattrapé, voire même dépassé, leur niveau d’avant-crise : + 3,2 % par rapport à 2019 pour les débits de boissons et un résultat inférieur de seulement 0,2 et 1,1 point pour la restauration et l’hôtellerie-hébergement. Autres domaines ayant connu une croissance notable, les activités d’installation d’équipements thermiques et de climatisation (+ 11,1 %), l’entretien et la réparation de véhicules automobiles légers (+ 8,6 %), ainsi que la maçonnerie générale et le gros œuvre de bâtiment (+ 8,1 %) et le commerce de détail d’habillement en magasin spécialisé (+ 6,6 %) semblent avoir tiré leur épingle du jeu.

Ces chiffres positifs doivent cependant être observés avec retenue et un regard nuancé, comme le souligne Delphine Sabatey, présidente de l’Ordre des experts-comptables de Nouvelle-Aquitaine : « le contexte inflationniste actuel nous incite à avoir une autre lecture de ces chiffres. Dans tous les secteurs, les entreprises sont confrontées à de nombreux défis : pénurie de main-d’œuvre, difficultés d’approvisionnement, augmentation du coût des matières premières, flambée des prix de l’énergie, hausse de la masse salariale avec des augmentations importantes de salaires négociées dans le cadre des accords de branches… Tout ceci dégrade de manière significative la rentabilité des entreprises et peut conduire à des problèmes de trésorerie, voire à des défaillances ». En effet, le climat incertain — voire anxiogène — incite à la prudence et la vigilance semble être de rigueur. Comme l’indique Lucas Sarlange, responsable de la Commission « Prévention des entreprises en difficulté » au sein de l’Ordre régional des experts-comptables, l’année 2023 pourrait être marquée par une augmentation des défaillances d’entreprises. Il étaye ses propos en ajoutant que l’on « devrait retrouver le niveau d’avant-crise, de l’ordre de 50 000 défaillances par an ». Néanmoins, Lucas Sarlange demeure positif et souligne l’importance du rôle des experts-comptables pour guider et accompagner les entreprises dans ce contexte particulier : « les experts-comptables sont au cœur de l’entreprise, de sa stratégie et de ses problématiques. Ils sont donc les mieux placés pour les accompagner et prévenir les difficultés. […] Anticiper et prévenir est si important. Cela permet d’apporter de véritables réponses et d’éviter à l’entreprise de se retrouver en état de cessation de paiement ».