Un vent de semi-liberté souffle sur le poney-club de Sames
Ils font partie des lieux fermés depuis le 17 mars, date du confinement et de la mise en place des mesures sanitaires pour lutter contre le Covid-19. Près de huit semaines plus tard, comme tous les autres centres équestres, le poney-club des Îles de Sames a été informé par mail, le 11 mai au soir qu’il pouvait de nouveau ouvrir ses portes. Mais dorénavant, l’accueil sera différent. Karine Latchère, la propriétaire du club tient à respecter les consignes données par la Fédération Française d’Équitation.
Vendredi 22 mai 2020, sous un soleil de plomb, Karine Latchère, propriétaire du poney club des Îles sur la commune de Sames, attend ses cavalières du cours de 18 heures.
Devant le manège, des panneaux rappellent les nouvelles consignes à respecter. Sur une table, un flacon de gel hydroalcoolique est à disposition de tous, ainsi qu'un jerrican d'eau et du savon pour ceux qui préfèrent. La crise sanitaire du Covid-19 a modifié le fonctionnement du club et la convivialité a laissé place à la distanciation physique... Les membres du club vont devoir se plier aux nouvelles règles strictes mais indispensables pour pouvoir exercer leur activité.
Les premières cavalières arrivent, masquées, comme il est désormais l'usage. Les jumelles de 15 ans, Nina et Lilou, viennent pour la deuxième fois depuis le déconfinement. Elles semblent connaître le protocole mais Karine veille scrupuleusement et les guide lorsqu'elles hésitent.
Un protocole sanitaire à respecter
« L’accueil se fait dehors. J’ai exigé le port du masque car ça permet de garder en tête la situation de crise sanitaire. Les cavaliers n’ont plus accès à la sellerie. Dans la mesure du possible, je leur demande à tous d’avoir leurs propres matériels ainsi que leur tapis de selle. « Les cavaliers vont devoir se familiariser avec les gestes barrières, et je dois rester vigilante. Car même si on peut rapidement prendre le pli, les anciennes habitudes reviennent au galop. Le plus difficile à convaincre sont les adolescents », souligne Karine, qui s 'interrompt pour expliquer le protocole à Lilou, 14 ans qui revient au club pour la première fois. L'adolescente écoute, observe, et applique les consignes avec quelques hésitations.
Des groupes de 5 ou 6 cavaliers
Pour Hegoa, 14 ans, la préparation est plus simple puisqu’elle monte son propre poney qu’elle amène à chaque leçon.
Équipée de son masque, comme toutes les personnes sur le site, la jeune fille panse son poney attaché à son van. Gwen, 17 ans, la dernière cavalière du groupe arrive. Le groupe est au complet. La Fédération a recommandé 9 cavaliers maximum par cours et un moniteur. Mais Karine a choisi de créer des groupes de 5/6 personnes, « plus facile à gérer »,selon elle. Elle a donc scindé certains cours du mercredi et du samedi et en a rajouté en concertation avec les parents.
Dans la carrière, Karine rappelle sans cesse les distances de sécurité, 10 mètres minimum entre chaque cheval. À chaque fois que la monitrice s'approche d 'un cavalier pour l 'aider ou le conseiller elle se lave les mains avec du gel hydroalcoolique avant et après et enfile son masque. La propriétaire du poney club a dû aussi adapter sa façon d'enseigner aux 120 adhérents dont la majorité sont des enfants. Elle a instauré plus de jeux individuels, sans aucun contact par exemple. Karine doit également tout désinfecter après les cours : elle frotte à l'eau savonneuse chaque selle et chaque filet. Un temps de travail supplémentaire qui l 'oblige à espacer chacun de ses cours.
Absence de convivialité
Malgré toutes ces contraintes, la monitrice retrouve ses élèves avec plaisir et est très impressionnée par la discipline des plus jeunes : « Ils ne sont pas surpris par tous les gestes à respecter et ont été très bien préparés par leurs parents », confie Karine Latchère qui a créé sa structure sur les terres familiales en 2013.
« On va tous finir par s’habituer à cette nouvelle façon de procéder même si ça doit prendre du temps », ajoute t-elle avant de conclure : « Ces contraintes altèrent le côté convivial, ce que je regrette. Aujourd’hui, les parents ne peuvent plus rester regarder leurs enfants puisqu’on ne peut pas être plus de 10 sur le site. Et c’est dommage, car certains mettaient parfois une sacrée ambiance ».
Poney-club des Îles, Sames : 06 78 11 43 68.
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