Un crunch à la saveur particulière pour Lise Arricastre
Pau accueillait ce 2 février le match d’ouverture du tournoi des VI nations entre la France et l’Angleterre. Un match particulier pour Lise Arricastre, joueuse également au club de Lons.
Pour tout sportif, représenter son pays devant ses proches a une saveur particulière. « Tu joues à la maison, dans ta ville. Je suis béarnaise d’adoption, j’en suis fière et il y a beaucoup de personnes qui vont venir me soutenir. » confiait Lise Arricastre, la pilier internationale, en amont de ce crunch au Stade du Hameau. Originaire du Gers, elle joue depuis 2007 au sein du Lons Rugby Féminin Béarn Pyrénées, qui évolue dans l’élite du rugby français.
Une passion sur le tard
Avec un père troisième ligne et un grand-père et un oncle piliers, le rugby aurait pu être un héritage familial que Lise aurait voulu faire perdurer. Pourtant, c’est tout à fait par hasard qu’elle découvre le ballon ovale au collège. « Je ne savais pas trop ce que c’était, je prenais le ballon, j’avançais, je marquais, je trouvais ça super. » Le simple essai se transforme en passion, et de fil en aiguille, elle intègre l’équipe de Lons en cadette. « Au début c’était plus pour un aspect pratique car j’étais à une heure de chez mes parents. Et pour moi, ma famille et le côté terroir c’est très important ».
Un club auquel elle est toujours restée fidèle, malgré les sollicitations « J’y ai rencontré des copines, c’est Lons qui m’a fait évoluer. J’y ai commencé ma carrière, ce serait bête de la finir ailleurs. C’est ma seconde famille. »
Une cadre de l’équipe de France
Grâce à elle, Lise Arricastre a fait ses armes et a honoré sa première cape internationale en équipe de France en 2011. Contre l’Angleterre, elle a fêté sa 70ème apparition sous le maillot du XV de France, ce qui en fait la 2ème joueuse en activité la plus capée « Jamais je n’aurais mis ma main à couper que j’irais aussi loin avec un tel palmarès et autant de caps. »
3 victoires en VI nations, dont 2 grands chelems, et 2 médailles de bronze en coupe du monde, la pilier s’est inscrite dans la durée sous le maillot bleu. « J’ai fait des sacrifices, j’ai jamais lâché, et contrairement à beaucoup, je me satisfais pas de ce que j’ai. J’en ai toujours voulu plus. Ça m’a aidé à aller jusqu’au bout. »
Une carrière entre rugby et travail
Il faut de la motivation pour être joueuse professionnelle de rugby, et il est peu dire qu’il y a un monde d’écart avec leurs homologues masculins. L’instauration des contrats fédéraux il y a un an, dont Lise a été l’une des premières à bénéficier, va dans le bon sens. Grâce à ça, elle bénéficie de deux mi-temps annualisés avec la fédération et son entreprise.
Ce dispositif lui permet de faire partie des rassemblements du XV de France à temps plein puis d’être à son poste de travail le reste de l’année. « Ca change au niveau des blessures puisqu’on a un maintien de salaire, ce qu’on n’avait pas avant. Mais ça reste un CDD. On essuie les plâtres, il y a encore beaucoup à faire et ça va évoluer. » Une évolution qu’elle ne pourra peut-être pas constatée « J’ai 28 ans et je veux choisir quand je vais arrêter, pas que ce soit le staff qui prenne la décision pour moi. Je me donne la Coupe du Monde 2021 en Nouvelle- Zélande et après on verra. Si j’arrive jusque-là, ce sera pas mal. »
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