Tribunal judiciaire de Bayonne : Le président Denard à l’heure du départ
Deux jours avant son départ du Tribunal judiciaire de Bayonne, le président Gérard Denard nous reçoit dans son bureau. L’heure de la retraite a sonné pour l’homme de 67 ans qui quitte une fonction avec le sentiment du devoir accompli, non sans une certaine nostalgie. Le moment idéal pour se livrer sur ses sept années à la tête de la juridiction basque.
À quelques jours de votre départ, quel est votre état d’esprit ?
Gérard Denard : Je me sens dans une certaine ambivalence. À la fois heureux d’arrêter après 44 années d’activité au service de la République, et à la fois triste de quitter une fonction que j’aime beaucoup, dans laquelle je me suis beaucoup investi et qui m’a tant apporté. C’est donc une satisfaction du départ à mon âge mais aussi une vraie nostalgie de quitter une fonction aussi riche.
Quel métier vous faisait rêver quand vous étiez enfant ?
G.D. : Quand j’étais petit, à l’âge de 10 ans environ, je voulais être le général De Gaulle. D’ailleurs, à l’occasion du carnaval, je me déguisais pour lui ressembler. J’étais fasciné par le personnage, son histoire, alors quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais toujours : Général De Gaulle !
C’est donc en toute logique que vous intégrez St Cyr, dans les années 1970 ?
G.D. : Mon père était militaire, c’est un ancien gendarme natif d’Arneguy, mais pour ma part, je me suis orienté vers la police après mes études de droit. Puis, après 15 ans de police, j’ai eu la possibilité de solliciter mon intégration directe dans la magistrature (sans concours) en 1992. Après ma carrière de commissaire (à Strasbourg, Bordeaux, Pau, Lyon et Annecy), j’entame alors une deuxième vie professionnelle dans la magistrature. C’est là, que j’ai atteint une certaine plénitude. Car on y retrouve l’indépendance ; on assume la responsabilité de ce que l’on fait, de ce que l’on écrit et de ce que l’on juge.
Qu’est-ce qui a évolué entre votre arrivée et votre départ de la présidence du Tribunal de Bayonne ?
G.D. : Ce qui m’a le plus marqué c’est qu’auparavant, la législation se faisait dans l’émotionnel et non pas dans le long terme. Certaines lois étaient de circonstance, et maintenant on réfléchit plus loin et on mesure l’impact...
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