Tom Flambeaux, dépollueur des fonds marins pour sauver les océans
Tom Flambeaux, trentenaire biarrot, plongeur en apnée, pêcheur et amoureux inconditionnel de l'océan a créé une association Plombkemon. Son but : dépolluer les fonds-marins des plombs de pêche, un métal lourd, toxique, mutagène et cancérigène qui contamine l'environnement même à faibles doses.
« C'est incroyable la quantité de plombs de pêche qui s'accumulent sur nos côtes et vont se coincer dans des crevasses. Ce sont des plombs perdus lorsque les lignes des pêcheurs cassent » constate Tom Flambeaux, Franco-Australien né à Bayonne et qui a grandi à Biarritz. Passionné de chasse sous-marine, pêcheur à la ligne depuis son plus jeune âge et fou amoureux de l'océan, Tom ne s'imagine pas profiter de la plongée en apnée et laisser joncher ces substances toxiques sur les fonds marins. « À chaque sortie, j'en ramassais quelques-uns mais je me suis rendu compte que ce n'était pas suffisant. J'ai d'ailleurs arrêté la chasse sous-marine pour m'y consacrer. C'est devenu une véritable obsession ! » Alors, en septembre 2016, le trentenaire décide de passer à la vitesse supérieure. Il tente d'enrôler ses connaissances dans sa quête. Il lance le plombkemon challenge, une sorte de compétition à qui ramasse le plus de plomb. Mais les bonnes volontés sont peu nombreuses. Pourtant, la démarche de Tom, qui ne fait pas grand bruit, est vitale et indispensable à la protection de l'environnement. « Cette accumulation de plombs de pêche sur notre littoral m'inquiète. Je me suis dis que ces plombs qui se désagrègent depuis des années ont certainement libéré des substances toxiques aussi bien pour les poissons que pour ceux qui les consomment. Les poissons que je remonte lors de mes sessions de chasse sous-marine sont sans doute impropres à la consommation. Ce qui n'est pas très rassurant », se désole Tom.
Son défi : en récolter une tonne
Tom s'entête et décide de relever un défi : récolter une tonne de plombs. Il atteint son objectif seul, en apnée, uniquement sur Biarritz entre septembre 2016 et décembre 2017. « Ça semble énorme, mais finalement ça va assez vite. En une session de plongée, je peux facilement en ramener 15 kg. Dès que l'océan me le permet, que la visibilité est bonne à 2 mètres et le plus souvent à marée basse, j'y vais. C'est au niveau du rocher de la Vierge que j'en ai récupéré le plus. Forcément, en ce moment, tout est stoppé avec les restrictions liées à la crise sanitaire. »
Le Franco-Australien voyage beaucoup, notamment parce qu'il rejoint chaque année depuis l'âge de 16 ans son père en Australie. Il y a près de 20 ans, il remarque que le problème est le même partout. Il est conscient de l'impact négatif sur l'environnement mais ne sait pas trop comment agir. C'est d'ailleurs à l'âge de l'adolescence qu'il récupère des plombs dans les fonds australiens et qu'il décide de les recycler pour la première fois : « Je n'avais pas pu emporter avec moi ma ceinture lestée car elle était trop lourde dans mes bagages, alors avec les plombs de pêche je m'en suis fabriquée une. Je les ai fondus dans une espèce d'appareil à croque-monsieur.
Les recycler
Après avoir parcouru le monde et découvert de nombreux fonds marins magnifiques pollués par les plombs, Tom estime qu'il ne peut pas agir tout seul. Il décide alors de créer une association en février 2018 pour inciter tous les plongeurs à nettoyer les océans. Il sensibilise aussi les surfeurs. « C'est bien de plonger en binôme. J'ai d'ailleurs un ami, qui plonge avec des bouteilles, qui m'accompagne souvent », raconte le Biarrot. Tom souhaite rassembler le plus de personnes possible et investir dans du matériel pour pouvoir le mettre à disposition des adhérents comme des masques, des tubas, des palmes, des filets, des bouées. Pour l'instant, une quarantaine de personnes dans toute la France se prête au jeu, notamment en Méditerranée. Tom aimerait voir grossir le nombre d'adhérents basques.
Le jeune homme, obstiné par la sauvegarde de la planète, a une autre marotte : le recyclage, qui fait partie de sa philosophie de vie. Avec les plombs récupérés, il crée des baleines ainsi que des croix basques décoratives qu'il dore et fixe sur des petits panneaux de bois flottés. Il les propose en récompense à celui ou à celle qui récoltera une tonne de plombs. Ou alors à la vente pour pouvoir investir dans un détecteur de métaux ou encore un GPS. L'amoureux des fonds marins aimerait cartographier les lieux où vont se déposer les plombs pour avoir une visibilité sur les endroits déjà nettoyés et ceux qui restent à dépolluer. Tom Flambeaux rêve d'un monde meilleur. Pas seulement pour lui mais surtout pour « offrir un océan plus sain aux futures générations ».
Pour rejoindre l'association ou obtenir des renseignements : Tom Flambeaux 06 44 73 31 01.
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