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Vie locale

TENDANCE DU MARCHÉ IMMOBILIER NATIONAL : Des signes de fragilité de plus en plus marqués

© jon_chica - stock.adobe.com

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Le marché de l’immobilier est un secteur en constante évolution, soumis à diverses fluctuations économiques et politiques. En 2023, la temporalité du marché immobilier devient particulièrement complexe, avec des facteurs qui rendent les prévisions incertaines.

Tous les 2 mois, les tendances sont décryptées par les notaires du site immonot.com, portail immobilier du Groupe Notariat service. Dans l'analyse de l’enquête nationale réalisée fin juin 2023, le Professeur en économie immobilière Bernard Thion met en évidence la hausse des taux d’intérêt observée depuis le début de l’année, qui commence à impacter le marché immobilier en entraînant une baisse du nombre de transactions et une diminution des prix des biens.

L’activité immobilière : un marché en difficulté

Malgré l’attente d’un retournement du marché, et l’envie pour certains de se projeter dans des environnements au coeur de la nature, le marché immobilier ne s’est pas amélioré et a même connu une nouvelle dégradation. Les professionnels constatent une baisse d’activité depuis le mois de mars, tant au niveau des mandats de vente que des contacts et visites avec les acquéreurs. Cette situation inquiète certains notaires qui soulignent que cette baisse d’activité touche également les zones rurales.

Depuis le printemps de l’année dernière, les taux d’intérêt en vigueur n’ont cessé d’augmenter. Ils ont ainsi réduit l’accessibilité des ménages au point de comprimer leur capacité d’achat d’immobilier.

Prenant en compte ces informations, les prévisions des correspondants de l’enquête montrent que la proportion de notaires, prévoyant une amélioration de l’activité cet été, est en forte baisse, passant de 17 % à seulement 5 %. En revanche, ceux prévoyant une stabilité augmentent de 31 % à 45 %. Ces chiffres indiquent que la crise touche désormais une plus large partie du territoire.

Les prix : une chute préoccupante

La baisse des prix immobiliers s’est maintenue en juin. Le marché semble bloqué et connait actuellement une stagnation, avec une baisse des prix qui inquiète les vendeurs, qui espèrent toujours trouver un acheteur ignorant cette évolution.

La situation est d’autant plus complexe que les primo-accédants, qui dépendent principalement d’un prêt immobilier pour financer leur achat, se font de plus en plus rares sur le marché, voire quasiment inexistants. Cela s’explique par les durées de remboursement des prêts qui ont augmenté, ce qui rend les banques plus réticentes à accorder des prêts. Un serpent qui se mord la queue…

Ainsi, le marché immobilier est principalement dominé par des acheteurs qui doivent d’abord vendre un bien dans un marché en baisse avant de pouvoir acheter une nouvelle acquisition. Cette situation rend les acheteurs plus exigeants, plus regardants. Ils n’ont pas peur de négocier le prix d’une maison ou d’un appartement, ce qui conduit à une baisse généralisée des prix. Toutefois, les prévisions pour les ventes de terrains restent stables, avec des prix qui se maintiennent.

Aujourd’hui et sur une projection à 3 mois, les experts estiment que le prix médian de mise en vente d’une maison sur le territoire national est de 190.000 €, et que le prix au mètre carré pour un appartement est de 2.670 €. Le marché immobilier aurait tendance à être plus tonique à mesure que l’on s’éloigne des agglomérations urbaines les plus grandes et les plus denses.

Quel serait donc le conseil des experts ?

Les notaires indiquent que la priorité actuelle est de vendre les biens immobiliers. Environ 79 % des conseils donnés concernent la vente de logements, tandis que 53 % concernent la vente de terrains. Cependant, dans certaines régions où le marché s’est stabilisé et la demande augmente, environ 13 % des participants recommandent toujours l’achat de logements. En ce qui concerne les terrains à bâtir, environ 33 % des conseils sont en faveur de l’achat, ce qui reste relativement stable par rapport à la dernière enquête où ce chiffre était de 36 %. Au milieu de tous ces chiffres, on comprend les hésitants, qui ne savent comment interpréter ce marché et restent donc en attente de trouver le bon moment ou la bonne occasion.

En conclusion, la tendance du marché immobilier reflète les effets de la hausse des taux d’intérêt, avec une activité en déclin et une chute des prix. Les primo-accédants se font rares, ce qui impacte le marché immobilier dans son ensemble. Les notaires expriment leurs inquiétudes quant à l’avenir du secteur immobilier, et surveillent attentivement ces fissures dans la pierre afin d’anticiper les éventuelles conséquences sur le marché immobilier dans les mois à venir.