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Vie quotidienne

Sols argileux, sécheresse et construction

Une carte délimitant toutes les zones sujettes au phénomène de retrait-gonflement des argiles et les hiérarchise selon l’importance de l’aléa est disponible sur le site : www.georisques.gouv.fr © suyujung - stock.adobe.com

Une carte délimitant toutes les zones sujettes au phénomène de retrait-gonflement des argiles et les hiérarchise selon l’importance de l’aléa est disponible sur le site : www.georisques.gouv.fr © suyujung - stock.adobe.com

Les sols argileux, en cas de sécheresse ou d’apport massif d’eau, peuvent fragiliser progressivement les constructions. Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) met à disposition une cartographie des sites présentant un risque.

Principes généraux

Les sols argileux peuvent se modifier en fonction des variations d’eau du terrain. Lors des périodes de sécheresse, le manque d’eau entraîne un tassement irrégulier du sol en surface : on parle de retrait. À l’inverse, un nouvel apport d’eau dans ces terrains produit un phénomène de gonflement.

Pour des pays au climat tempéré, comme la France, les argiles sont souvent saturées en eau, ce qui limite le gonflement d’un terrain. Les mouvements les plus importants sont donc observés en période sèche.

Si ces phénomènes naturels sont sans danger pour les populations, la différence de tassement peut avoir des conséquences importantes sur les bâtiments à fondations superficielles, notamment les maisons individuelles. Ceci se traduit par des fissurations en façade. Les éléments jointifs à la construction tels que les garages, terrasses ou encore perrons peuvent aussi se détacher. Ces tassements peuvent également entraîner une distorsion des portes et fenêtres, une dislocation des dallages et des cloisons et, parfois, la rupture de canalisations enterrées.

Prévention des risques

Les mouvements de sol induits par le retrait-gonflement des argiles constituent un risque majeur en raison de l’ampleur des dégâts matériels qu’ils provoquent, notamment parce qu’ils touchent la structure même des bâtiments.

Ce phénomène, qui s’amplifie avec le changement climatique, représente 38 % des coûts d’indemnisation du dispositif Cat Nat (catastrophes naturelles) après les inondations. Les épisodes de sécheresse des années 1990-1991 et 2003-2004 ont coûté en cumul près de 10 milliards d’euros, sachant qu’une part importante des sinistres aurait pu être évitée par la mise en place d’une politique de prévention effective.

À noter que 2018 a été l’année la plus chaude depuis 1900, avec une température annuelle moyenne supérieure de 1,4 °C par rapport à la normale. Et comme en 2017, la France a connu un phénomène important de retrait-gonflement des argiles. La sécheresse 2018 n’a débuté qu’à l’été, mais elle a coûté entre 750 et 880 millions d’euros, un montant très supérieur aux moyennes des dernières années.

C’est également le premier poste d’indemnisation au titre de l’assurance dommage-ouvrage, pour les sinistres touchant les maisons individuelles.

Ce phénomène touche particulièrement les maisons individuelles, puisqu’elles disposent le plus souvent de fondations moins profondes que celles des bâtiments collectifs et parce que les maîtres d’ouvrage sont essentiellement des particuliers et non des professionnels de la construction.

Il est donc essentiel de réduire le nombre de sinistres liés à ce phénomène, d’autant que l’application de règles de l’art simples et bien connues permet d’éviter tout...

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