SÉMAPHORE de Socoa : une sentinelle des mers
Le Sémaphore de Socoa surplombe la baie de Saint Jean de Luz / Ciboure. Tour d’horizon d’un veilleur permanent aux multiples missions.
À l’aplomb du paisible port de Socoa, se dresse dans sa blancheur éclatante le sémaphore achevé en 1936. Propriété de la Marine nationale, cette haute tour de 24 m avec son escalier en colimaçon aux 130 marches rouge bordeaux ouvre à nouveau ses portes. Suite aux attentats de 2015, les visites de ce site militaire avaient cessé, comme le rappelle le Major Faure-Brac, administrateur actuel du sémaphore. Il accueille d’un franc sourire la poignée de visiteurs ayant décroché leur ticket pour pénétrer dans ce lieu à l’accès contrôlé, domaine des guetteurs sémaphoriques. Avant de découvrir les missions qu’ils exercent depuis la chambre de veille, revenons deux siècles en arrière.
Une histoire impériale
La naissance officielle des sémaphores remonte à Napoléon Ier. En 1806, il demande à son ministre de la Marine d’établir des postes de surveillance des navires depuis la côte, tous munis du système de signaux créé par Charles Depillon : un mât avec 4 bras articulés permettant d’émettre 1 849 signaux distincts. Le mot « sémaphore » vient du grec sema « signe » et phoros « qui porte ». Ainsi, sur l’ensemble du littoral est déployé un réseau de sémaphores surveillant les approches maritimes et avertissant par signaux optiques toute activité ennemie. Délaissés après la chute de Napoléon, les sémaphores sont réhabilités sous le Second Empire. En effet, pour le Major Faure-Brac, Napoléon III peut être vu comme « le père fondateur » des sémaphores actuels tant il a œuvré au développement de la Marine. Sous son règne, les sémaphores se dotent du télégraphe permettant de devenir de véritables canaux de communication entre les navires et la terre. Un service de télégraphie était même proposé à la population, comme « ce fut le cas au sémaphore de Socoa jusqu’à la fin des années 1930 », rapporte le Major. Ainsi, en 1862, ces « électro-sémaphores » permettent de surveiller les approches maritimes, participer aux opérations de sauvetage et recueillir des informations météorologiques. Une nécessité pour Napoléon III qui, selon notre passionné guide, gardait en tête le naufrage de la Semillante en 1855 causé pas une tempête prévisible, de même que la sortie en baie de Ciboure de l’Impératrice et du Prince qui évitèrent de peu la noyade en raison d’un changement de temps. Depuis 1897, le personnel des sémaphores relève de la Marine et « la France reste le seul pays à utiliser...
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