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Vie locale

Saint Jean de Luz : L’exposition ANITA CONTI remonte le temps

© L'agence VU’ et le Fonds Anita Conti conservé aux Archives de Lorient

© L'agence VU’ et le Fonds Anita Conti conservé aux Archives de Lorient

La Rotonde et la Villa Ducontenia accueillent une rétrospective de l'œuvre d'Anita Conti jusqu’à fin août. Le détail sur cet évènement estival dont l’histoire atypique devrait retenir l’attention des curieux qui feront le déplacement.

La Ville de Saint-Jean-de-Luz présente une exposition inédite du 28 juin au 25 août 2024, consacrée à Anita Conti, pionnière de l'océanographie, photographe et écrivaine, intitulée « Des eaux septentrionales aux mers chaudes ». L’exposition est répartie entre deux lieux emblématiques : la Rotonde et la Villa Ducontenia.

La mer pour passion

En collaboration avec l’agence VU’ et le Fonds Anita Conti des Archives de Lorient, cette exposition offre un voyage immersif dans le monde maritime tel que vécu et capturé par Anita Conti (1899-1997). Artiste pluridisciplinaire, océanographe, ethnologue, écrivain et photographe, elle a documenté la lutte tumultueuse de l’homme face à l’océan.

À partir de 1935, Anita Conti participe à diverses campagnes sur le premier navire océanographique français. En 1939, elle documente une campagne morutière en mer de Barents et alerte sur la surpêche. C’est en 1941, avec la pêche interdite en Atlantique Nord à cause de la guerre, qu’Anita Conti embarque vers les rivages africains sur des chalutiers pour continuer la pêche et nourrir les populations locales. Deux années durant, elle enrichit les cartes des zones de pêche et améliore les techniques de pêche en mers chaudes.

Durant la guerre, elle embarque comme photographe sur des dragueurs de mines en Manche et en mer du Nord. En 1946, elle crée une pêcherie de requins à Conakry en Guinée, et de 1947 à 1952, avec l’appui de Jacques-Yves Cousteau, elle développe « Les Pêcheries d’Outre-Mer ». En outre, elle partage la vie des morutiers de Fécamp et publie « Racleurs d’Océans » où elle décrit les pratiques de pêche intensive.

Un regard humain et intime

Anita Conti a su se faire accepter et respecter par les marins qu’elle photographiait avec des points de vue audacieux. Son regard, tendre et aiguisé, témoigne de son désir de comprendre et de documenter la vie maritime. Avec une documentation considérable accumulée sur près de 70 ans, elle a été une voix précoce contre la surpêche.

En complément de l’exposition, un documentaire de Louise Hémon, « Voyage de documentation de Madame Anita Conti » (2024, 38’ Hutong productions), sera projeté à la Villa Ducontenia.

Informations pratiques :

  • La Rotonde, place Maurice Ravel
  • Villa Ducontenia, 12 avenue Ithurralde
  • Entrée libre du mercredi au dimanche de 15h à 19h30, et le samedi de 10 h à 12 h 00 et de 15 h à 19 h 30.

Le portrait d'une artiste

Née en 1899, Anita Conti, issue d’un milieu aisé d’origine arménienne, a cultivé dès son plus jeune âge une passion pour les livres et la mer. Première femme océanographe, elle a largement contribué à la rationalisation des pratiques de pêche et a alerté très tôt sur les risques de la pêche industrielle. Ses travaux, incluant des publications, des conférences et des milliers de photographies, ont marqué l’histoire maritime. Anita Conti s’est éteinte en 1997 à Douarnenez, laissant derrière elle un héritage précieux pour les générations futures.