QUI sont-ils ?
Ils ont donné leur nom à une avenue, une rue ou une place de notre territoire. Des noms qui nous sont devenus familiers au fil du temps, mais dont nous ignorons tout ou presque. Partons à la découverte de ces hommes et femmes au parcours souvent hors du commun. Épisode 6.
Paul-Jean Toulet
Une multitude de rues, tant au Pays Basque qu’en Béarn, portent le nom de ce poète palois. La mère de Paul-Jean Toulet décède à sa naissance en 1867. Son père part pour l’île Maurice et il est confié à un oncle résidant à Billère. Adepte lui aussi des voyages, il séjourne notamment à Alger et en Indochine. En 1898, il s’installe à Paris et prend goût véritablement à la littérature et à la poésie. Paul-Jean Toulet se rend célèbre par ses Contrerimes, une forme poétique qu’il crée et constituée d’un quatrain combinant rimes embrassées et structure métrique croisée, donnant une impression de déséquilibre. En 1912, il s’installe chez sa soeur en Gironde. Huit ans plus tard, l’écrivain s’éteint à Guéthary où il s’était retiré. Plusieurs de ses oeuvres ont été publiées après son décès, dont celle majeure des Contrerimes en 1921.
Pierre Loti
Direction Saint Jean de Luz avec l’avenue qui chemine de l’avenue Edmond Rostand jusqu’à celle de l’Océan. De son vrai nom Louis-Marie-Julien Viaud, Pierre Loti est né en 1850 à Rochefort. Ses parents le destinaient à faire Polytechnique, il rentre finalement à l’École Navale. Sa carrière militaire au fil de l’eau le pousse à se lancer dans le dessin pour relater ses nombreux voyages, puis dans l’écriture de romans notamment autobiographiques. Pomaré, dernière reine de Tahiti, lui donne le surnom de Loti en 1872, du nom d’une fleur tropicale. En 1891, il entre à l’Académie Française où il occupe le fauteuil numéro 13. L’écrivain a été nommé à quatre reprises au Prix Nobel de Littérature. L’Officier de la Marine Française est tombé amoureux du Pays Basque lorsqu’il commande la canonnière « Javelot », stationnaire de la Bidassoa à Hendaye, où il achète une propriété. Pierre Loti est décédé dans la cité frontalière en 1923. Après des funérailles nationales, il est enterré sur l’Île d’Oléron, terre de sa famille maternelle. Sa maison de Rochefort est devenue un musée. Jacques Laffitte La rue bayonnaise, connue pour abriter le Musée Bonnat-Helleu et l’ancien Commissariat, mène de la rue Frédéric-Bastiat à la rue Marengo.
Jacques Laffitte
La rue bayonnaise, connue pour abriter le Musée Bonnat-Helleu et l’ancien Commissariat, mène de la rue Frédéric-Bastiat à la rue Marengo. Jacques Laffitte est né à Bayonne en 1767 dans une famille nombreuse de 10 enfants. Après de courtes études, il devient apprenti charpentier auprès de son père, Pierre, puis troisième clerc chez un notaire de Bayonne. Il est ensuite placé comme commis chez un armateur de la ville. Monté à Paris à l’âge de 21 ans, il connaît une ascension fulgurante dans la Banque, chez Jean-Frédéric Perregaux, l’un des conseillers financiers de Napoléon Bonaparte. Jacques devient associé et prend des fonctions à la Banque de France, régent puis gouverneur. Sa fortune est importante et il sauve plusieurs fois la patrie sur ses propres deniers, notamment lors des guerres napoléoniennes. Quant à sa carrière politique, elle débute en tant que député. Là aussi il gravit rapidement les échelons et devient en 1830 Président du Conseil des ministres et ministre des Finances sous Louis-Philippe 1er, Président de la Chambre des Députés, et ministre sans portefeuille. À la suite de plusieurs revers politiques et de fortune, il décède à Paris en 1844. Plus de 20 000 personnes assistent à ses obsèques. « Le faiseur de roi » comme on le surnommait, est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise.
Jeanne d’Albret
La Reine de Navarre a donné son nom à plusieurs rues et avenues béarnaises, ainsi qu’à un collège de la cité paloise. Jeanne d’Albret est née en 1528 au Château de Saint Germain en Laye. Nièce de François Ier, elle est élevée sous son autorité à la Cour de France. Mariée de force à l’âge de 12 ans au Duc de Clèves, la jeune fille réussit à obtenir l’annulation du mariage lorsque son mari met fin à son alliance avec le Roi. Après la mort de ce dernier et l’accession au trône d’Henri II, son père, elle épouse Antoine de Bourbon. En 1555, Jeanne succède à son père, devient Reine de Navarre et gouverne le Royaume avec son mari. Le couple a cinq enfants, mais seulement deux atteignent l’âge adulte : Henri et Catherine de Bourbon. Figure du protestantisme, elle s’illustre par sa rigueur morale et son intransigeance religieuse. Au début des guerres de religion, elle se sépare de son époux qui a rejoint le camp catholique. Jeanne d’Albret implante ainsi durablement le calvinisme sur ses terres. Elle décède en 1572 à Paris, et son fils devient Roi de Navarre sous le nom d’Henri III. En 1589, il monte sur le trône de France sous le nom d’Henri IV, fondateur de la lignée des Bourbon
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