Quel sentiment de discriminations pour les PALOIS.E.S ?
Isabelle Lonvis Rome, Ministre déléguée, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, ainsi que deux sociologues chercheurs de l’Université de Bordeaux, en charge de l’enquête « le sentiment de discriminations des habitant.e.s de Pau », ont présenté ces résultats, le 31 mai dernier au Pavillon des arts à Pau.
Soixante-douze pour cent des témoins de discrimination déclarent ne pas être intervenus. Ce pourcentage élevé n’est cependant pas spécifique à la ville de Pau. « C’est un chiffre qui ne bouge pas depuis 20 ans et que l’on retrouve partout, même après le mouvement Me Too » a tenu à souligner Johanna Dagorn, Sociologue et chercheuse à l’université de Bordeaux. « Et il est important de prendre en compte cette donnée dans les campagnes de prévention afin de connaître les leviers pour mobiliser les témoins », ajoute-t-elle. Son collègue Arnaud Alessandrin, Sociologue à l’université de Bordeaux, complète cette donnée : « on ne dit pas là que les témoins inactifs sont lâches, on dit qu’il y a différents leviers représentationnels, psychiques et donc politiques sur lesquels il faut s’appuyer afin de les mobiliser ».
À travers ce travail de diagnostic sur le ressenti et le vécu des discriminations à Pau, confié en 2019 à l’Association de Recherche et d’Étude sur la Santé, la Ville et les Inégalités (ARESVI), la ville de Pau a souhaité faire un état des lieux pour définir et prioriser les actions à mettre en place.
Un questionnaire de base a été adapté au territoire en partenariat avec les collectivités et les associations. Il a été soumis à 1 023 habitants. Des entretiens ont été réalisés et des groupes de discussion sont également venus nourrir l’enquête. « Dans un monde idéal, il y a de l’énergie, du temps et de l’argent pour tous les critères. Dans un monde réel, il y a des priorités », souligne Arnaud Alessandrin. 73 % des personnes déclarent avoir été victimes de discrimination au cours des 12 derniers mois. Celles liées au sexe arrivent en tête (43 %), viennent ensuite les discriminations liées à l’apparence (28 %) puis à l’origine (26 %). Mais l’enquête a permis de révéler des spécificités paloises : « la question de l’âge n’est apparue à Pau comme dans aucun territoire ainsi que la question de la précarité », indique Arnaud Alessandrin.
Mépris, oppression, colère
Le sociologue a tenu à...
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