Nouvelle année et nouvelle grève pour les avocats
" Nous sommes obligés de commencer l’année par une grève " déplore Teddy Vermote, Bâtonnier du Barreau bayonnais. Ainsi dès le lundi 6 janvier, les avocats bayonnais entamaient une grève dure notamment motivée par la réforme des retraites.
Nul n’en doute la trêve des confiseurs n’a pas enterré la grogne liée à la réforme des retraites. Le début d’année 2020 s’annonce agité sur le front social avec de multiples mouvements de grèves. Parmi les professions sérieusement impactées par la réforme, les robes noires ont décidé de se faire entendre.
Grève générale devant toutes les juridictions
En ce jour de rentrée, ils ont bravé les basses températures pour exprimer leur mécontentement. A l’appel du Conseil National des Barreaux (CNB), l’Ordre des avocats de Bayonne s’est engagé dans « une grève dure pour toute la semaine » exprime,
le Bâtonnier en exercice, Teddy Vermote. Point d’avocat pour toute activité judiciaire, point de désignations en matière d’aide juridictionnelle ou de commission d’office, le tout devant toutes les juridictions et pour une semaine reconductible. Exception est faite néanmoins pour quelques procédures d’urgence telles que les contentieux de la liberté, la garde à vue, les hospitalisations d’office ou les saisies immobilières.
Vers la fin d’un régime égalitaire et bénéficiaire
Après avoir longtemps protesté contre la réforme de la justice, voici désormais celle de la retraite qui qui porte un nouveau coup à la profession. « Notre régime est égalitaire, paritaire homme / femme et bénéficiaire, puisqu’il reverse déjà 100 millions d’euros par an au régime général » explique l'orateur.
A ce jour, lui et ses confrères cotisent à une caisse spécifique (CNBF créée en 1948). Le montant de leur cotisation s’élève en moyenne à 14 % actuellement pour une retraite minimum garantie de près de 1.500 € par mois. Demain, en intégrant la profession dans le régime général, le taux grimperait à 28 % pour un minimum garanti de 1.000 €.
Une réforme fragilisante pour les petits cabinets
Sans faire du pessimisme larmoyant, Teddy Vermote attire l’attention sur l’effet de cette augmentation sur certains de ses confrères. « Il y a des avocats qui se payent 30-40.000 € par an, pour eux, l’effort sera considérable » assure-t-il. Selon lui, les petites structures seront frappées, en particulier les jeunes qui travaillent avec l’aide juridictionnelle. Un coup supplémentaire qui s’ajoute au malaise structurel vécu dans le monde judiciaire. Un budget de la Justice anormalement faible, des délais de procédures de plus en plus longs, des tribunaux menacés… La réforme de la retraite fait littéralement déborder un vase déjà bien rempli.
D’autres professions ont réussi à se faire entendre et à conserver certaines de leurs particularités. Teddy Vermote souhaiterait leur emboîter le pas même s’il sait que pour les siens, le combat sera plus difficile. « Nous n’avons pas la capacité de geler tout un système comme des pilotes d’avion ou des conducteurs de train ».
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