Notre forêt s’enflamme une enfant du Pignada raconte
Décidément cet été 2020 n’est vraiment pas un été comme les autres, pas de fêtes de Bayonne, animations réduites, respect des gestes barrières pour lutter contre la pandémie et pour couronner le tout notre chère forêt brûle.
Jeudi 30 juillet je rejoignais mon domicile allée d’Orok-Bat à Anglet sous le coup des 18 h 30 quand avec un voisin nous apercevons de la fumée à l’intérieur de la forêt face à notre résidence. Immédiatement nous alertons les secours qui nous informent qu’ils ont déjà reçu plusieurs appels et que les pompiers arrivent. L’attente nous paraît interminable et pourtant les soldats du feu apparaissent rapidement. Un premier camion se positionne à l’entrée de la forêt. Sous une température caniculaire un binôme accourt pour faire un premier état des lieux, très vite rejoint par Claude Olive, Maire d’Anglet et lui aussi enfant de cette forêt. Arrive en renfort un deuxième véhicule adapté pour les feux de forêt qui pénètre au plus près pour l’attaquer. Par expérience, ils savent qu’il faut agir très vite. Au début tout est sous contrôle, nous suivons le déroulement des opérations et sommes plutôt confiants. Mais ce sentiment est de courte durée. Le scénario tant redouté se produit : un vent violent se lève et attise le feu tel un dragon. La police municipale qui procédait à des reconnaissances dans les voies vertes se voit très vite obligée de rebrousser chemin et se dirige vers nous visiblement très impressionnée par la tournure des évènements. Ils nous ordonnent de déplacer nos véhicules et prient les personnes extérieures à la résidence de quitter les lieux immédiatement et nous, de réintégrer nos logements. Puis contre ordre, tout le monde doit évacuer, la police gravit les deux étages 4 à 4, toquent à toutes les portes et somment les résidents de partir. C’est le chaos, la stupeur, certains sont réticents mais c’est sans appel. Les riverains des maisons avoisinantes sont également priés d’abandonner leurs habitations.
Abasourdis nous nous retrouvons tous impuissants devant l’entrée du trinquet et sur le parvis de l’église. Le vent souffle, la forêt s’enflamme et nos coeurs pleurent. Ce poumon vert qui fait la fierté des angloys brûle sous nos yeux balayant tous nos souvenirs d’enfance. Une épaisse fumée grisâtre que l’on distingue à des kilomètres nous...
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