L’Union Européenne en visite au Pays Basque
À l’occasion de la venue au Pays Basque d’une délégation de l’Union européenne, Marjan Turk, membre de la Représentation Permanente de Slovénie, a accepté de répondre à quelques questions. En sa qualité de spécialiste de la transformation digitale et membre d’un groupe de travail européen sur la croissance et la compétitivité des industries, il apporte un éclairage nouveau sur l’actualité et sur cette visite en territoire transfrontalier.
L e Pays Basque a accueilli une délégation européenne composée de membres de plusieurs pays du 15 au 17 juin derniers. Il s’agissait d’une visite informelle des conseillers « industrie » des Représentations Permanentes des États membres auprès de l’Union européenne. Une occasion unique d’en apprendre davantage sur cette délégation, ses objectifs et d’échanger avec l’un de ses membres, Monsieur Marjan Turk. En sa compagnie, nous partons faire quelques pas dans les coulisses des Représentations Permanentes pour mieux comprendre l’Europe et observer notre territoire selon une perspective globale.
Qu’est-ce que les Représentations Permanentes des États membres auprès de L’UE ?
Chaque État membre de l’Union Européenne est représenté par une mission diplomatique, nommée Représentation Permanente, et dont le rôle est de défendre les intérêts de sa nation auprès des institutions de l’Union. Les agents de la représentation permanente sont les porte-paroles de leurs pays respectifs au sein du Comité des représentants permanents, autrement appelé COREPER. Chaque représentation permanente est divisée en différents groupes de travail qui s’attèlent à des sujets très variés tels que la politique commerciale, la justice et les affaires intérieures, les affaires économiques, financières et monétaires, l’écologie, l’énergie, le développement durable en mer ou encore les questions nucléaires, l’éducation, la culture, la recherche ou l’espace. Pour représenter la France, il existe plus d’une trentaine de groupes qui pour certains sont divisés en sous-groupes. Les groupes de travail interviennent à plusieurs niveaux. Ils collectent des informations et agissent comme intermédiaires entre l’UE, les opérateurs économiques de leurs pays et les institutions.
Souvent méconnu du grand public, le COREPER a pourtant une fonction essentielle. Il s’agit de la principale « instance préparatoire » du Conseil de l’UE. Le Comité coordonne, travaille en amont des réunions du Conseil et tente de trouver des accords pour chaque thématique, accords qui seront ensuite soumis aux ministres de l’UE. Cela garantit la cohérence des politiques et actions de l’Union. Si cet organe fournit un travail de fond nécessaire, il n’est pour autant pas décisionnel, car « tous les accords auxquels il aboutit peuvent être remis en cause par le Conseil ».
À la découverte du territoire
La visite de la délégation multiculturelle s’est étalée sur 3 jours et a permis à ses membres de faire connaissance avec le Pays Basque. Le programme «découverte » prévu proposait une réception à l’Hôtel de Ville de Bayonne en présence de Messieurs Jean-René Etchegaray et Philippe Le Moing-Surzur, une visite des locaux de Safran et CELSA, un passage à Espelette et à Biarritz, et enfin une chance d’assister à une session d’entrainement de l’équipe nationale de pelote basque. Cette visite informelle avait pour objectif de présenter le dynamisme du territoire, ses richesses culturelles, économiques, patrimoniales — tant en termes d’innovation que de tradition — et ses spécificités. Tout en étant un formidable levier de visibilité, ces journées ont permis aux membres d’avoir un aperçu de la réalité de notre territoire transfrontalier que ce soit au regard de son économie, des enjeux auxquels il fait face ou de ses besoins.
Rencontre avec Marjan Turk, membre de la délégation européenne
Quels sont les objectifs concrets de cette visite ?
Marjan Turk : Ce type de visite informelle est généralement organisé une fois sur la période de 6 mois que couvre la présidence de chaque État membre au Conseil de l’UE. L’objectif est d’avoir un aperçu au sein d’un État membre du développement relatif aux compétences et tâches du groupe de travail. La visite des attachés politiques organisée sous la présidence française a littéralement comblé toutes mes attentes. J’ai eu un précieux aperçu de ce qu’il se passe dans la très intéressante zone transfrontalière qu’est le Pays Basque. Une région appartenant à l’un des pays les plus développés de L’UE. J’ai été particulièrement intéressé par la production automatisée d’acier qui est très en avance en termes de durabilité et de protection de l’environnement. De même que les engagements de l’entreprise Safran vers une transition verte, qui consiste notamment à développer des moteurs d’hélicoptères via un procédé générant peu d’émissions de carbone. Ces exemples mettent également en relief les conséquences de la vulnérabilité des industries européennes, notamment dues aux perturbations sur les chaines d’approvisionnement de semi-conducteurs et autres puces électroniques.
L’Europe doit faire beaucoup plus pour sécuriser l’autonomie et la souveraineté de ses industries, surtout l’indépendance et l’autosuffisance technologique et la stabilité des chaines d’approvisionnement.
D’après vous, quels sont les principaux atouts de notre territoire et de son industrie ?
M.T : La diversité économique du territoire et sa transition verte son d’excellentes fondations pour créer un futur viable. Cela inclut de formidables possibilités dans le tourisme durable.
En outre, la production via des équipements haute technologie et la fabrication de produits high-tech ne devraient pas être victime des dépendances globales relatives aux technologies de pointes, puces, semi-conducteurs et chaines logistiques des matières premières.
Votre territoire transfrontalier est un exemple d’industrie high-tech dynamique et diversifiée, ce qui crée une capacité résiliente face à de tels obstacles et une compétitivité certaine à l’échelle internationale.
Pensez-vous que cette visite pourra mener à de nouvelles perspectives de croissance...
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