Imprimer la page
Vie locale

Les MASCARADES : un rite carnavalesque Souletin

© FP

© FP

Chaque année en Soule, de fin janvier à mi-avril, une joyeuse troupe colorée et turbulente de jeunes se déplace le week-end de village en village : place aux mascarades ou Maskaradak.

Tous les ans en Soule, la jeunesse d’un village organise les mascarades et part à l’assaut des autres villages en leur offrant une représentation préparée une année durant. Le village organisateur lance et clôture la saison. Pour la première fois, une trentaine de jeunes de Pagolle sillonne la province en suivant ce rite séquencé où se mêlent danseurs, musiciens, chanteurs et acteurs. Un véritable théâtre populaire qui perpétue une vieille tradition tout en relatant les évolutions sociétales. Reflet de son époque, la mascarade se redécouvre en permanence.

Un cortège en bande organisée

Un flot de personnages bigarrés envahit rues et places. Ils se divisent en deux groupes : les Rouges « Gorriak » et les Noirs « Beltzak ». Les Rouges affichent des costumes resplendissants aux couleurs vives et aux détails de broderie fine. Ils représentent les métiers « nobles » de la société souletine et apparaissent dans un ordre précis.

En tête, les « Aintzindariak », danseurs hors pair, s’élèvent en des sauts aériens. Parmi eux : le gardien du troupeau « Txerreroa » avec son balai à queue-de-cheval chassant les mauvais esprits et sa ceinture de clochettes ; l’homme-chat « Gatüzaina » au drôle de ciseau en bois ; la cantinière « Kantiniersa » avec son tonnelet ; l’homme-cheval « Zamalzain » au jupon de bois et de dentelle mêlés ; le porte-drapeau « Ensenaria » avec le fier lion d’or, emblème de la Soule.

À leur suite, le Monsieur « Jauna », responsable de la mascarade avec sa redingote, et sa Dame « Anderea » habillée en mariée. Puis, les laboureurs « Laborariak », les maréchaux-ferrants « Marexalak » et les jeunes danseurs novices « Kukuleroak ».

Place ensuite aux Noirs avec leurs habits crasseux faits de peaux et de haillons. Véritables harangueurs des foules, ils jasent et se querellent. Ils représentent les étrangers et sèment le désordre avec plaisir. Dans leurs rangs, les rémouleurs « Xorrotxak » à la casquette surmontée d’un écureuil et aux habits de velours sombre. Vêtus de noir avec une queue de renard dans leur dos et au visage recouvert de suie, viennent les chaudronniers « Kauterak » : leur chef « Kabana » et « Pitxu » leur pitre.

Enfin, les bohémiens « Buhameak » avec leur figure barbouillée de charbon, leurs grosses épées en bois et leurs nippes bariolées. Les hongreurs « Khestuak » se tiennent parfois du côté des Rouges avec « Zamalzain », parfois avec les Noirs en raison de leur gouaille et leur habit de velours sombre. Restent les guérisseurs « Bedeziak ». Les musiciens font virevolter pompons et grelots aux sons de la flûte « xirula », du tambourin à cordes...

Cet article est réservé aux abonnés. Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter notre journal ou vous abonner.
Accédez à toute l'actualité et aux annonces légales en illimité

1 AN (52 n°)Hebdomadaire
à partir de 25,00 €/an *

(* Tarif en vigueur en France Métropolitaine, valable pour la version numérique)

Déjà abonné ?  > je me connecte