Les grands enjeux pour la FNSEA en 2023
En ce début d’année, la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles a présenté les principaux dossiers sur lesquels elle entend se mobiliser. Tour d’horizon.
Lors de la conférence de presse de rentrée qui s’est tenue le 11 janvier à Paris, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a déclaré que 2023 est une année « qui s’annonce bien remplie ». Et ce, dans un contexte très particulier. Crise sanitaire, crise de l’énergie, guerre en Ukraine… « Ce climat pèse sur notre moral à tous » et « affecte notre secteur parce que les courants commerciaux s’en trouvent perturbés ». Mais ces évènements ont aussi contribué à mettre en avant « l’importance de la souveraineté alimentaire », et l’agriculture est aujourd’hui « plus en vue dans l’agenda des décideurs politiques » à Paris et à Bruxelles.
Loi alimentation, bouclier tarifaire : des dispositifs à suivre
Le sujet d’actualité qui, selon elle, préoccupe le plus les agriculteurs est le maintien des dispositifs de la loi alimentation (dite EGAlim 2) qui visent à préserver leurs revenus. La FNSEA souhaite la reconduction des deux dispositifs, actuellement en expérimentation, concernant le seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions, ainsi que l’adoption d’autres dispositions pour empêcher les distributeurs « de contourner la loi en établissant des plateformes de négociation à l’étranger » et pour permettre de recourir à un médiateur « quand il y a non-accord entre industriels et distributeurs ».
Autre grand sujet de préoccupation de la rentrée : la hausse des tarifs de l’énergie. La FNSEA a « un vrai travail d’explication à faire auprès des agriculteurs qui entrent dans les dispositifs d’aide annoncés », et « pour accompagner ceux qui renégocient leur contrat aujourd’hui ». Et « si les dispositifs sont insuffisants, nous saurons porter à nouveau la demande auprès du gouvernement », a déclaré la présidente de la FNSEA.
Vente de crédits carbone : des sources de revenus supplémentaires
Autre sujet d’actualité pour la filière agricole : la loi accélération des énergies renouvelables. En cours d’examen au Parlement, elle vise notamment à réguler le développement du photovoltaïque, qui peut constituer une source de revenus complémentaires pour les agriculteurs. Sur ce terrain, « notre priorité reste le photovoltaïque sur les toits », a expliqué Christiane Lambert. « Nous sommes opposés au photovoltaïque au sol s’il n’y a pas de production au sol », et c’est ce que « nous avons fait écrire dans la loi ». En parallèle, la fédération syndicale travaille avec les Chambres d’agriculture qui ont conduit une expérimentation dans une dizaine de départements « pour identifier les terres en friche depuis plus de 10 ans sur lesquelles il serait possible de faire du photovoltaïque au sol ».
La vente de crédits carbone est une autre source de diversification des revenus des agriculteurs que la FNSEA veut encourager. Elle souhaite que le label bas carbone, validé par le ministère de l’Agriculture pour l’élevage et les grandes cultures, soit étendu à d’autres activités agricoles « pour qu’un maximum d’exploitations puissent entrer dans le système ». Grâce aux agriculteurs qui ont fait...
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