Les CROMLECHS d’OKABE : une farandole millénaire

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En Basse-Navarre, sur les hauteurs de la Forêt d’Iraty, de mystérieux cercles de pierres parsèment un imposant plateau herbeux battu par les vents : les cromlechs d’Okabe et leur histoire secrète vieille de plus de 3 000 ans.

Si le nom d’Iraty évoque pour une grande partie d’entre nous sa forêt de hêtres, la plus grande d’Europe, combien sommes-nous à avoir arpenté les flancs du sommet d’Okabe et foulé le majestueux site archéologique que recèle son haut plateau au panorama subjuguant ? Trônant à 1382 mètres et dominant les pâturages d’Archilondo, la nécropole d’Okabe se dévoile aux randonneurs en provenance du plateau d’Iraty Cize. L’oeil novice sera capté par ces larges cercles de pierres émaillant la vaste prairie, les fameux cromlechs ou baratze, selon le terme employé par les bergers de ces hautes estives. Pour les spécialistes, dont l’archéologue Jacques Blot fait référence, le site d’Okabe contient 32 monuments datant d’une époque appelée Protohistoire ou Âge des Métaux (2500-52 av. J.-C.). Un rite d’incinération, prédominant à cette époque, leur est associé, rite à la dimension symbolique prégnante. La nécropole d’Okabe, par sa richesse en cromlechs et par la somptuosité de son site, en fait un lieu archéologique notoire.

Un peu d’histoire

Bien que les premières fouilles archéologiques du plateau d’Okabe remontent à 1914, par René Gombault, c’est le travail d’identification entrepris par Jacques Blot à l’orée des années soixante-dix qui a permis d’en apprendre davantage sur ces intrigants cercles de pierres. À l’été 1976, ce dernier mène une fouille minutieuse sur l’un des cromlechs nommé Okabe 6 et dont la construction remonte à l’Âge du Fer (767-216 av. J.-C.). Grâce aux résultats de cette fouille et du travail d’inventaire mené des décennies durant par l'archéologue sur l’ensemble des monuments protohistoriques, constellant les massifs montagneux du Pays Basque français, nous comprenons un peu mieux les cromlechs d’Okabe.

Vers les hauts pâturages

Si le plateau d’Okabe fourmille de cercles de pierres, ce n’est pas un hasard. Selon les fouilles successives, la répartition des cromlechs dans les reliefs basques répond à des critères géographiques auxquels semblent s’ajouter des critères sociaux.

En effet, les cercles de pierres sont érigés sur des sites à l’horizon dégagé, inhospitaliers à la vie, mais grandioses. De plus, ils s’élèvent à proximité des voies de transhumance sur les...

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