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Vie locale

L’EMPATHIE sur les bancs de l’école

© Cavan for Adobe - stock-adobe.com

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Septembre 2023, Gabriel Attal alors ministre de l’Éducation nationale prévoit la mise en place de cours d’empathie dans les écoles d’ici la rentrée 2024. L’objectif : lutter contre le harcèlement scolaire. Mais comment « éduquer » à l’empathie ?

Chez nos voisins danois, les cours d’empathie sont une réalité depuis 2005 pour plus de la moitié des écoles maternelles et élémentaires. À travers différentes activités, les élèves apprennent à reconnaître les émotions, à percevoir les ressentis de l’autre et à y porter une attention bienveillante. Selon les autorités danoises, les résultats sont éloquents : les comportements agressifs ont diminué de moitié et la très grande majorité des élèves déclare se sentir mieux acceptée. Pour le Gouvernement français, le déploiement de pratiques similaires dans nos classes serait un moyen de lutte contre le fléau du harcèlement scolaire. Des outils existent déjà et des initiatives fleurissent dans les écoles françaises.

Regard sur une initiative angloye

Marie, enseignante, a eu vent d’une initiative mise en place depuis septembre dans une classe de CM1 à l’école élémentaire publique Jean Jaurès à Anglet. Les lundis matins, élèves et maîtresse s’assoient en cercle et se passent une balle de parole pour partager des vécus de la semaine passée. Alban, un des élèves, décrit ce temps de « Conseil » : « On doit dire le moment soleil, c’est les émotions positives, le moment nuage, c’est les émotions négatives et dire un remerciement ». Il insiste sur les règles : « ne pas se moquer de ce que disent les autres, les écouter et respecter la parole de celui qui a la balle ». Marie pratique aussi avec ses CM1-CM2 le « Conseil d’élèves» : « C’est un temps de 30 minutes pendant lequel on remercie, on soumet des idées et on soulève des problèmes : on apprend à les énoncer, à les reformuler, à exprimer ce que l’on ressent ». Pour l’enseignante, cet outil est indirectement un moyen d’éduquer à l’empathie à travers la formulation des vécus et leur transposition, exemple à l’appui : « à la cantine je me fais toujours bousculer : qu’est-ce que je ressens ? Qu’est-ce que je ressentirais si l’on me faisait la même chose à moi ? »

L’empathie à la loupe

L’empathie, selon le Larousse et le lexique Psychomedia, est « la faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent et d’apporter une réponse émotionnelle adaptée ». Ainsi, l’empathie est la capacité à se glisser dans la peau de l’autre : saisir ses vécus et y répondre de façon adéquate. La chercheuse Helen Demetriou note que la part de génétique dans notre empathie est d’environ 10 %. Une capacité à acquérir, à développer, mais surtout à...

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