Entreprise

Le sens du service

En 2019, Marie-Cécile Chaudré-Etchart a été lauréate du prix IREF qui récompense les meilleurs franchisés de France. © YR

En 2019, Marie-Cécile Chaudré-Etchart a été lauréate du prix IREF qui récompense les meilleurs franchisés de France. © YR

4 enfants, 2 agences et 50 employés à gérer, la vie de Marie-Cécile Chaudré-Etchart n’est pas un long fleuve tranquille. Ancienne fonctionnaire de l’éducation nationale, l’entrepreneuse a quitté le mammouth pour créer une entreprise à son image ; dynamique et à l’écoute.

On a deux vies et la deuxième commence quand on se rend compte qu’on en a qu’une. Cette célèbre citation attribuée au philosophe chinois Confucius traduit souvent le sentiment éprouvé par certaines personnes au passage de la quarantaine. Certains l’appellent crise, on peut y voir tout simplement une remise en question et une mise en conformité. Au début des années 2010, ce processus de métamorphose a produit tous ses effets sur Marie-Cécile Chaudré- Etchart.

Mariée, maman et un boulot pérenne, quoi demander de plus. Originaire du Pays Basque, la jeune femme a dû s’exiler pour exercer son métier de professeur des écoles. C’est à Lille qu’elle construit une vie heureuse. Mais au fond d’elle brûle une flamme d’entrepreneuse. Au passage crucial de la cinquième décennie, le feu bouillonne trop fort, il est désormais temps de le laisser s’exprimer. « Je me sentais brimée dans l’éducation nationale, il y avait trop de contraintes » avoue l’ancienne maîtresse. « Je n’étais pas faite pour rester dans ce moule ».

Démarrer sans le moindre réseau

Le constat étant établi, le passage à l’action ne tarde pas. Un saut de 1000 kilomètres puisque son départ des écoles s’accompagnera d’un retour au pays. Reste alors à savoir de quoi demain sera fait. C’est lors d’une visite sur le salon de la Franchise en mars 2012 que la décision est prise. C’est vers les métiers du service à la personne qu’elle se dirige en choisissant l’enseigne Shiva, spécialisée dans le ménage et le repassage à domicile. Trois mois plus tard, le contrat est signé et à la fin de la même année, elle démarre son activité. « Je ne connaissais personne et je n’avais pas le moindre réseau » concède la cheffe d’entreprise.

Pourtant, la « première année fut exceptionnelle ». Pour trouver ses clients, la néo patronne mise sur la communication. « Dans le digital avec Google Adwords et les réseaux sociaux » mais aussi sur des moyens plus classiques comme les panneaux à l’arrière des autobus. Mais son meilleur pari ne se situe pas au sein de l’entreprise mais plutôt dans la sphère personnelle. « Mon premier investissement a été dans une super nounou, ce qui m’a permis d’assurer les rendez-vous clients, même tard le soir ». À la tête d’une tribu composée de quatre enfants, rien n’arrête la battante. Au diable les problèmes, elle trouve les solutions. Sept ans plus tard,elle dirige deux agences (à Anglet et à Bayonne) et ne compte pas s’arrêter là. « Mon objectif est d’en ouvrir d’autres du côté de Saint-Jean-de-Luz et dans le sud des Landes ».

Au croisement de deux mondes

Pour mener à bien les missions Shiva, elle gère une équipe de cinquante intervenantes à domicile. Recruter de bons éléments sur ces métiers n’est pas facile, alors la dirigeante chouchoute ses employées.

« On se préoccupe de leur situation, on harmonise leur emploi du temps et on les paie correctement ». Parfois, cela va même plus loin. Certaines employées étant dans des situations précaires, il faut parfois les aider pour des démarches administratives, obtenir un logement… « Notre métier nous fait côtoyer les plus belles maisons de Chiberta comme les situations difficiles de la vie ». Intermédiaire entre ces deux mondes, Marie-Cécile ménage les parties avec talent. Un sens du service qui prend toute sa dimension, lorsqu’il est exercé des deux côtés de la barrière.