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Vie locale

Le réseau Comète, symbole de la résistance

François de Kerchove d’Exaerde ambassadeur de la Belgique en France, Claude Olive maire d’Anglet, Christiane Saldias, Dominique Aguerre - Photo © MPB

François de Kerchove d’Exaerde ambassadeur de la Belgique en France, Claude Olive maire d’Anglet, Christiane Saldias, Dominique Aguerre - Photo © MPB

1941

Les avions allemands abattent en vol les appareils des alliés britanniques en Belgique et dans le Nord de la France. Certains réussissent à s’échapper et à se cacher. Ils sont nourris et logés par une petite armée de résistants. On leur fournit de faux papiers d’identité, puis ils empruntent un itinéraire savamment étudié pour traverser la France occupée, franchir les Pyrénées et rejoindre le consulat britannique à Bilbao. De là, ils sont acheminés jusqu’à Gibraltar, territoire britannique d’outre-mer, avant de rejoindre la Grande-Bretagne pour y poursuivre le combat.

Comète. C’est le nom que prit cette grande ligne d’évacuation organisée pendant la Seconde Guerre mondiale. Entre 1941 et 1944, elle a permis à 288 aviateurs dont les appareils avaient été détruits d’être sauvés. Initialement, ils s’agissait uniquement de pilotes britanniques, mais rapidement, l’action du réseau Comète s’est élargie et ce chemin a aussi rendu possible la fuite de nombreux autres soldats et évadés civils.

À l’origine de ce groupe de résistance, Andrée de Jongh et Arnold Deppé, deux jeunes belges bien décidés à participer à leur façon à la guerre. Pour organiser cette ligne d’évasion, ils se sont adjoints l’aide de personnes de confiance à chacune des étapes de ce voyage, afin d’héberger et d’accompagner discrètement les personnes à qui ils portaient secours. Concrètement, le réseau se divisait en quatre étapes : en Belgique et dans le Nord de la France, les soldats étaient récupérés ; à Paris, on préparait leur acheminement vers le Sud-Ouest ; au Pays- Basque, on organisait et procédait à leur passage de la frontière ; en Espagne, on les cachait.

Anglet, centre du réseau Comète-Sud

C’est ainsi que la commune d’Anglet est devenue l’un des points essentiels du réseau, dernière étape en France avant la traversée des Pyrénées. En effet, Andrée et Arnold ont été mis en relation avec une famille bruxelloise réfugiée à Anglet, les De Greef. Fuyant l’invasion allemande, ils avaient traversé la France et s’étaient installés dans la commune quelques temps avant la création du réseau, dans une ferme alors abandonnée, allée du Marquis de Casa-Argudin. La famille De Greef va avoir un rôle central au sein des 3 000 membres du réseau. Elvire, plus connue sous le nom de code Tante Go, fut la coordinatrice du réseau Comète-Sud de 1941 à 1944.

Fernand, son époux, était interprète à la Kommandantur, bénéficiant ainsi d’une position stratégique. Aidé de son fils, Frédéric, alias Freddy, il fournissait les faux-papiers aux candidats au passage. Janine, sa soeur, était encore adolescente lorsqu’elle débuta son action au coeur du réseau. Elle faisait circuler des messages ou accompagnait les aviateurs depuis leur arrivée en gare de Bayonne. Plus tard, elle fit la navette depuis Paris et jusqu’à la frontière.

Les De Greef ne furent pas les seuls acteurs du réseau Comète-Sud à avoir localement marqué les esprits. Ils se sont appuyés notamment sur la famille Dassié,...

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