Le point sur l’agriculture Bio dans le 64
La région Nouvelle-Aquitaine se positionne à la seconde place des régions bio de France. Résultat des plus significatifs puisque la France est devenue le 1er pays européen en surface bio. Les Pyrénées-Atlantiques sont à la traine mais participent également à cette dynamique en poursuivant la conversion des exploitations du territoire. Les Chambres d’agriculture Nouvelle-Aquitaine et Pyrénées-Atlantiques soutiennent cette tendance et inspirent les filières, notamment celle du kiwi.
La région engagée dans la production biologique
La zone néo-aquitaine a obtenu la deuxième place au classement des régions bio françaises grâce à son nombre de fermes et exploitations en agriculture biologique, soit 8 010 producteurs engagés. L’Agence Bio et Interbio Nouvelle-Aquitaine ont publié les données relatives à l’années 2020 qui confirment l’augmentation du nombre de producteurs bio sur la région. Cette progression est par ailleurs supérieure à la moyenne nationale.
La région comptabilise 12,2 % d’exploitations en Agriculture Biologique (AB) sur l'ensemble du parc agricole néo-aquitain, ce qui représente 8,4 % des terrains agricoles utilisés.
La pandémie n’a pas freiné le développement de la filière biologique locale puisque 953 nouvelles exploitations bio ont été enregistrées, soit une augmentation de 14 % par rapport à 2019. 3 départements comptent plus de 15 % d’exploitations bio : la Gironde, la Dordogne et le Lot-et-Garonne. Vient ensuite la Haute-Vienne qui a dépassé les 10 %, et les Deux-Sèvres avec 9,9 %. La Creuse recense un nombre plus restreint avec une progression de 5,9 % et les Pyrénées-Atlantiques également avec un total de 6,4 %. À noter toutefois que les plus fortes progressions par rapport à 2019 ont été constatées en Gironde (+ 29 %), Dordogne (+ 13 %), Charente (+12 %), Pyrénées-Atlantiques (+12 %), et dans la Vienne (+12 %).
Fin 2020, le nombre total d’exploitations bio s’élevait à 7 949, soit 11 % des exploitations agricoles de la région. Entre 2015 et 2020, le nombre de nouvelles exploitations en AB sur le territoire aquitain a doublé, passant de 488 à 953. Ces nouvelles structures sont indiquées comme étant des conversions pour une part (56 %), et pour des installations d’autre part (31 %). Le pic d’augmentation des conversions chez les viticulteurs a boosté le taux enregistré par la Gironde (+ 77 %), taux le plus important de la région. Dans les Landes, les Deux Sèvres et la Haute Vienne, la tendance s’inverse au profit des installations. La progression est également notable sur le plan économique avec une hausse du chiffre d'affaires régional en AB, soit 1,9 milliard d’euros (+15 %).
Les Pyrénées-Atlantiques préparent-ils l’avenir ?
Sur l’année 2019, l’agriculture biologique s’est développée dans les domaines des cultures fourragères, des céréales oléo-protéagineux, des légumes frais et dans la viticulture. En 2020, la même tendance est observée avec également une augmentation des surfaces en AB dans les secteurs de l’élevage bovin, de la culture des légumes, des PPAM (Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales) et des grandes cultures.
Une importante campagne de communication autour de la conversion de la filière du Kiwi a été lancée par la région, qui met à disposition des exploitants un « Guide Conversion & Conduite du kiwi en agriculture biologique dans le Sud-Ouest » sur le site de la Chambre d’Agriculture Nouvelle-Aquitaine. Du côté du département, une réunion a été organisée le 5 novembre pour sensibiliser les acteurs locaux à la production du kiwi en bio.
Notre département semble opérer sa transition vers le bio sur des segments de production spécifiques et se positionne très bien sur certains au niveau régional. C'est le cas pour la production de légumes, de PPAM et la production d'« ovins » et de « caprins » notamment. En revanche, nous sommes retardataires sur les segments de la production de viandes (bovins, porcs et volailles) et de fruits.
Pierre Foueillassar, Président de la Commission agriculture biologique de la Chambre d’agriculture et représentant des agriculteurs bio 64 au sein d’Interbio Nouvelle-Aquitaine, déclare que « l’agriculteur doit se mettre en mouvement vers de nouvelles pratiques qu’il ne maîtrise pas au départ. Son accompagnement tant technique qu’économique est indispensable pour sécuriser son devenir ». Ce sont des objectifs clairs mais qui peinent à se réaliser. Le rapport fait également état du « retard » du département dans le développement de l’AB et questionne ce phénomène comme suit : « Est-ce au regard du nombre de labels sur le département ? ». C’est en effet notable, un grand nombre de labels sont utilisés sur notre territoire.
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