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Vie locale

Le Moulin du Fau : du grain à moudre pour Lo Molièr

© FP

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Émergeant de la brume hivernale baignant ces terres béarnaises gorgées par les eaux du Gave d’Oloron, le Moulin de Saint Pé de Léren datant du 12e siècle, mieux connu sous le nom « Moulin du Fau », se découvre. Le ronronnement puissant du moulin à cylindre broyant les blés nous guide jusqu’à Romain Rouvreau : le meunier de ces lieux ou « Lo Molièr » en Gascon, nom du moulin à présent. Cette histoire débute au Moyen-Âge, puis continue par la perpétuation d’une tradition familiale et d’un tournant vers le bio et le local.

Une aventure au fil de l’eau

Le Moulin de Saint Pé de Léren a été construit en 1105 par les moines de l’Abbaye Saint-Jean de Sorde située dans le village landais de Sorde-l’Abbaye, un peu plus bas en aval du gave. Si le nom des différents meuniers se perd dans les tumultes de l’histoire, de subtiles marques attestent de la pérennité de l’activité de meunerie au cours du temps. Romain Rouvreau attire notre regard sur la vieille porte d’entrée du moulin : des dates sont gravées à différentes hauteurs. Elles indiquent les crues successives du gave, dont une remonte au 16e siècle d’après l’année que nous déchiffrons sur la pierre polie. En 1895, c’est au tour de la famille Dufau de devenir propriétaire des lieux et de se transmettre, de père en fils, les savoir-faire nécessaires à la fabrication de la farine. Le moulin fonctionnait alors avec l’eau du gave qui tombait sur les roues et entraînait les vieilles meules de pierre, ceci jusque dans les années 1970. Puis, afin de proposer une farine de plus en plus raffinée, le moulin a été modernisé pour produire sa propre électricité, tout en continuant à tirer l’énergie du même cours d’eau. Mais, à l’orée des années 80, « il n’y avait plus assez d’eau dans le canal et pas d’autres choix que d’utiliser l’électricité du réseau », explique Romain. Même si des procédures sont en cours depuis trente ans pour que le moulin regagne son autonomie, Romain nous confie que « c’est très compliqué d’obtenir les autorisations ». Toutefois, cet aléa n’a pas empêché son prédécesseur, Jean-Paul Dufau, de maintenir l’activité du moulin et de lui passer le flambeau en 2018, tout en restant propriétaire des murs.

Le choix d’une production biologique et locale

Romain, ancien ingénieur en industrie, est ravi de son choix de reconversion qui lui permet d’apprendre tous les jours. En reprenant l’activité, il s’est mis un point d’honneur à perpétuer la dynamique initiée dans les années 2000 par Jean-Paul : produire uniquement des farines issues de l’agriculture biologique et de cultures...

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