Le métier de commissaire aux comptes en pleine modernisation
Fraîchement élue à la tête de la Compagnie Régionale des Commissaires aux Comptes, Gwaldys Tohier détonne dans la profession. Son franc parler et son attitude résolument positive l’emmènent à porter un regard novateur sur une profession que certains voyaient déjà morte. Installée à Biarritz, la jeune femme a répondu à nos questions avec le dynamisme et l’audace qui la caractérisent. Deux qualités qui dépoussièrent les idées reçues sur le métier de Commissaire aux Comptes.
LPAPAPBB : Gwladys Tohier, pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?
Gwladys Tohier : Je suis expert-comptable et commissaire aux comptes. J’exerce au Pays Basque depuis 2009, date à laquelle j’ai monté mon cabinet dès l’obtention de mon diplôme. Auparavant, j’ai fait mes études à Lyon dans un cabinet international. C’est là que j’ai été formée et que j’ai acquis la culture de l’audit et des consolidations. C’est ce qui fait ma spécialité depuis mon arrivée au Pays Basque où je peux auditer des groupes consolidés et donc y faire ma place.
J’exerce mon activité 100 % en commissariat aux comptes. Au départ, pas forcément par choix mais plus parce que les clients m’ont choisi en audit. Et d’ailleurs, j’estime que c’est compliqué de faire les deux. Surtout quand on s’installe et qu’on est seule car l’expertise demande beaucoup de temps et qu’on est très souvent sollicité par les clients.
Désormais, nous sommes trois au cabinet de Biarritz (deux collaborateurs et moi-même) et depuis la fin d’année 2019, je me suis associée avec le cabinet Audeca à Bordeaux. Ce qui permet d’échanger et de ne pas être isolée.
Quelles sont vos fonctions au sein de la compagnie des commissaires aux comptes ?
G.T. : Depuis 2017, j’ai eu la chance d’intégrer la commission numérique et innovation de la compagnie nationale des commissaires aux comptes. Cela m’a permis de rencontrer de belles personnes et d’avoir entre les mains de beaux projets. Cela m’a propulsé et m’ a fait gagner en visibilité au sein de la profession. C’est grâce à ça que j’en suis là aujourd’hui avec ce titre de présidente.
Au départ, ce n’était pas une volonté de ma part. La fusion des compagnies régionales (Agen, Bordeaux, Limoges et Pau) a fait que plusieurs personnes trouvaient judicieux de prendre quelqu’un qui n’était pas de Bordeaux (la plus grosse entité). Par ailleurs, il faut que notre profession se transforme. Siégeant à la commission numérique, cela avait du sens aussi à ce niveau. Cette candidature n’était pas prévue au programme mais étant quelqu’un de défi et investie dans ma profession, j’y suis allée.
Pouvez-vous nous rappeler les missions spécifiques du commissaire aux comptes ?
G.T. : La principale mission du commissaire aux comptes c’est la mission d’audit légal. Cette mission est imposée par la loi. Même si on est choisi et rémunéré par notre client, notre vrai rôle est de garantir la sécurité des tiers. Nous sommes obligés de garantir aux tiers qu’il n’y aura pas d’état de cessation de paiement sur les douze mois glissants...
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